La campagne sucrière est terminée et le bilan est catastrophique selon les professionnels. Cette année, 1,13 million de tonnes de cannes broyées ont été récoltées. La chambre d’agriculture alerte sur cette situation, "la filière canne est à un tournant".
Le communiqué de la Chambre d’Agriculture :
Comme on le craignait, la campagne sucrière 2024 fera date. Pire saison dans l’histoire cannière de La Réunion, elle a été marquée par un tonnage historiquement bas de 1,13 millions de tonnes de cannes broyées et une richesse globale de 12,96 bien en deçà de la moyenne décennale locale.
Il faut désormais s’attacher à relancer cette culture avec et pour les planteurs. Marquée par les retards, les pannes et les grèves indépendantes des planteurs, la campagne sucrière vient de s’achever après 49 semaines de travail intense sur les 12 centres de réception que compte le département. C’est donc avec deux semaines de retard que les usines de Bois-Rouge (zone NordEst) et du Gol (Sud-Ouest) ont fermé leurs portes cette saison. On enregistre, selon les dernières données techniques, 1,137 millions de tonnes de cannes broyées sur l’ensemble du territoire pour une richesse saccharimétrique de 12,96 sur l’ensemble de cette campagne 2024. Une campagne qui restera dans les annales comme la pire de tous les temps. Nous sommes en effet bien loin des quelques 1,89 millions de tonnes réceptionnées en 2015 ou de cette richesse de 13,91 observée en 2014.
Etats généraux, calamité agricole, étude sur la canne, paiements anticipés et CTICS
Si la richesse retenue cette année est légèrement supérieure à celle de 2023, elle demeure bien en deçà de la moyenne décennale (13.35). Quant au volume de cannes broyées, déjà inférieur à celui de 2023, il restera comme le pire enregistré dans l’histoire sucrière de La Réunion. Et pour cause, en une décennie, la filière canne a perdu pratiquement 750.000 tonnes et un point de richesse. Les causes sont multiples allant du manque criant de main d’œuvre à la perte progressive du foncier, de l’absence d’alternatives efficaces associée à la suppression de méthodes conventionnelles contre les adventices, des bas revenus aux aléas climatiques destructeurs sans oublier les retards de livraison accumulés.
Les défis sont nombreux et notamment la question des bas salaires de nos planteurs. Des bas salaires qui concernent 42,7% des ménages agricoles réunionnais qui vivent sous le seuil de pauvreté et qui seront le fil conducteur de notre réunion avec le préfet de région ce mardi. Face à cette situation critique, nous sollicitons les paiements anticipés des différentes aides telles que le solde de campagne et la prime bagasse. L’objectif, maintenir une trésorerie pour les agriculteurs impactés.
Nous demandons également de procéder à l’étude accélérée d’une demande de reconnaissance de calamité agricole pour la filière Canne et la mise en place d’une aide exceptionnelle pour les planteurs réunionnais.
Si la richesse retenue cette année est légèrement supérieure à celle de 2023, elle demeure bien en deçà de la moyenne décennale (13.35). Quant au volume de cannes broyées, déjà inférieur à celui de 2023, il restera comme le pire enregistré dans l’histoire sucrière de La Réunion. Et pour cause, en une décennie, la filière canne a perdu pratiquement 750.000 tonnes et un point de richesse. Les causes sont multiples allant du manque criant de main d’œuvre à la perte progressive du foncier, de l’absence d’alternatives efficaces associée à la suppression de méthodes conventionnelles contre les adventices, des bas revenus aux aléas climatiques destructeurs sans oublier les retards de livraison accumulés. Les défis sont nombreux et notamment la question des bas salaires de nos planteurs. Des bas salaires qui concernent 42,7% des ménages agricoles réunionnais qui vivent sous le seuil de pauvreté et qui seront le fil conducteur de notre réunion avec le préfet de région ce mardi. Face à cette situation critique, nous sollicitons les paiements anticipés des différentes aides telles que le solde de campagne et la prime bagasse. L’objectif, maintenir une trésorerie pour les agriculteurs impactés. Nous demandons également de procéder à l’étude accélérée d’une demande de reconnaissance de calamité agricole pour la filière Canne et la mise en place d’une aide exceptionnelle pour les planteurs réunionnais.
Cette demande de notre Chambre d’agriculture, qui date de plusieurs années, a été entendue par l’Etat. Dans un courrier adressé au Conseil Général de l’Alimentation, de l’Agriculture et des Espaces Ruraux (CGAAER), le préfet de La Réunion a récemment demandé, en accord avec la Chambre, la réalisation d’une étude portant notamment sur le « mode de paiement de la canne à La Réunion par l’industriel et par les aides publiques". Elle pourrait être réalisée « avant la fin du premier semestre 2025".
Autre revendication majeure de notre consulaire : obtenir une refonte des statuts du CTICS pour une meilleure visibilité des planteurs, trop souvent lésés. Enfin, nous avons, depuis le début de ce mandat, appelé à l’organisation d’Etats-généraux de la canne et de l’agriculture Réunionnaise afin de bâtir un véritable plan Marshall dans un objectif de préparer la prochaine convention. Programmés au premier trimestre 2025, ils permettront à l’ensemble des acteurs et partenaires de la filière de se réunir et de travailler ensemble à une filière résiliente et pérenne.
Frédéric VIENNE Président de la Chambre d’agriculture