Bruno Cochard alias KES est un graffeur originaire de Saint-Benoît. Il exerce cet art professionnellement depuis 2009 dans un style urbain. Ce talent réunionnais est autodidacte.
KES est admiratif du travail de ses collègues comme Banksy. Il réagit à la mise en vente de 4 nouveaux tableaux de l’artiste après l’auto-destruction de sa dernière œuvre lors de sa vente.
"Le légendaire Banksy avec toutes ses œuvres parmi le monde et son mystère puisque personne n’a jamais vu le personnage. C’est une inspiration, surtout dans mon milieu."
On peut dire que cette facilité que Bruno Cochard a pour le dessin est un don familiale. Il explique : "Avec les années, je pense que c’est mon père qui m’a transmis ça. Ça a été la base de ma passion."
Mais son art pour le graff il l’a surtout développé grâce à ses amis. "J’ai découvert grâce aux copains, entre le dessin et le graff c’est deux mondes différents. J’ai trouvé le graff avec des amis au collège à Saint-Benoît."
Il ajoute : "Au fur et à mesure, les années ont passées et j’ai commencé à vraiment prendre plaisir à faire des graffs."
Dans ses débuts, comme pour beaucoup de graffeurs, KES pratiquait cet art dans l’illégalité. "Il y a un début à tout. Ça a commencé illégalement on va dire et aujourd’hui je suis payé pour le faire."
L’artiste se souvient encore de son premier tag, selon lui on n’oublie jamais les premières fois. "C’était à Saint-Benoît, avec les copains et je ne dirais pas où. En tout cas j’ai de très bon souvenirs de ce premier graff."
KES ne pense pas avoir un style particulier pour son art. Il explique essayer de toucher un peu à tout, "que ce soit visage ou paysage, j’essaye justement de travailler mes lacunes."
Même s’il dit ne pas avoir de style, KES a une spécialité c’est la représentation de la fumée. "Entre autre, ce sont des éléments que je ne maîtrisais et aujourd’hui, j’ai plus l’impression de maîtriser ce que je ne pouvais pas faire avant."
Comme pour tout artiste ou toute personne il arrive que quelques fois KES soit déçu de ses réalisations. "Ça arrive, je ne suis pas forcément déçu mais je me dis qu’il y a peut-être quelques petites retouches à faire."
Selon Bruno Cochard ce qui lui manque c’est la patience. "Je suis quelqu’un qui n’est pas patient. Je vois qu’il y a quelque chose à modifier mais je me dis que c’est bon. Il me manque de la patience, je ne suis pas encore assez précis dans ce que je fais."
KES estime que le graffeur Méo est le meilleur, l’artiste est un grand fan du travail de son collègue. "À l’inverse de moi c’est quelqu’un de très minutieux."
Il y a quelques mois Bruno Cochard était en Thaïlande pour représenter La Réunion dans sa discipline. "C’était fantastique, j’ai eu la chance de partir là-bas avec un grand monsieur de l’art, Charly Lesquelin. On a fait une exposition en Thaïlande, on est passé à la télé."
En Thaïlande l’artiste accompagné de Charly Lesquelin ont fait un work shop, c’est un rassemblement d’artistes, du monde asiatique avec des Vietnamiens, des Thaïlandais et pleins d’autres.
"Chacun travaillait sur son œuvre pour l’exposition et la vous voyez pleins d’artistes avec des techniques qu’ils emploient dans leurs œuvres qu’on ne voit pas forcément à La Réunion."
Avant d’être graffeur KES était commercial et aujourd’hui il ne regrette pas d’avoir choisi sa passion et il vit désormais de son art. "Je gagne mieux ma vie dans le graff que quand je bossais avant et je ne changerai ça pour rien au monde."