Le 1er août dernier, Emilie, Tommy et Christophe ont vu leurs vies défiler devant leurs yeux. Dans une mer déchaînée, leur catamaran Bakoua prend l’eau de toute part. Grâce à leur équipement de pointe, ils lancent un SOS, entendu par le patrouilleur des affaires maritimes l’Osiris. A 18h30 hier, les trois marins rescapés sont arrivés au Port Ouest, sains et saufs.
Naviguant en plein coeur de l’Océan Indien, dans une zone peu fréquentée, le catamaran Bakoua, immatriculé à Lorient, est confronté à une mer extrêmement agitée. L’embarcation se retrouve face à des creux de 10 mètres, la mettant en péril. La violence de la houle provoque un démâtage et un début de voie d’eau. Le Bakoua est menacé, le skipper lance alors l’alerte. Commence alors une longue nuit d’angoisse, pendant laquelle le Bakoua risque à tout moment de sombrer.
Au réveil, la situation est très inquiétante :"J’avais de l’eau jusqu’aux genoux", raconte Tommy Pronost, l’un des marins rescapés, "Je n’avais pas peur, sinon j’aurais perdu mes moyens et cédé à la panique, mais nous étions stressés". La dernière halte du Bakoua s’est faite à Cap Town le 20 juillet dernier. Les trois amis se situaient à 38°Sud, une position qui a compliqué la navigation. "Ils annonçaient 40 noeuds, finalement on a du essuyé 70 noeuds", explique Christophe Morvan, le capitaine du Bakoua.
Dès que l’alerte est donnée, les services du Cross organisent le sauvetage. Tous les navires à proximité sont contactés. Les conditions sont très difficiles et la zone peu fréquentée. Seul l’Osiris, le patrouilleur des Affaires Maritimes, se trouve à une quinzaine d’heures des naufragés et se déroute. Un téléphone satellitaire leur sauve littéralement la vie. "Sans cet équipement ; on n’aurait pas eu connaissance du naufrage. Aujourd’hui, sans ce téléphone, on aurait pu imaginer le pire pour eux", précise Nicolas Le Bianic, le directeur du Cross Réunion.
Finalement, plus de peur que de mal donc pour ces trois marins, qui réalisent à peine ce qu’ils ont vécu. Ils s’en sortent sans aucune blessure et pourront dans quelques jours rejoindre leur famille en métropole.