L’opération de marquage privée s’est achevée ce lundi. Fred Buyle et son équipe ont effectué plus d’une dizaine de sorties en mer mais aucun requin ne s’est laissé approché. L’ancien champion du monde d’apnée rendra son rapport demain. Il parle d’animaux peureux et timides pour décrire les quelques animaux qu’il a observés et rappelle que face aux attaques de requins, la situation miracle n’existe pas.
Ce matin, l’apnéiste a plongé à 600 m, au large du port de Saint-Gilles. Après avoir passé près de quatre heures dans l’eau, ce spécialiste mondial du marquage des requins est une nouvelle fois rentré bredouille.
Lancée en parallèle de l’opération CHARC (Connaissance de l’Habitat des Requins Côtiers de la Réunion), cette campagne de marquage privée se voulait une vraie réponse aux craintes de la population et des professionnels de la mer. Mais aucun requin n’a été marqué. Interrogé ce matin sur ce bilan mitigé, Fred Buyle livrait ses premières conclusions. L’homme qui a marqué les requins du monde entier, même ceux présentés comme les plus dangereux évoque plusieurs raisons qui pourraient expliquer les attaques de requins.
Selon lui, il s’agirait à priori d’individus diminués, affaiblis, blessés, qui se sont tournés vers des proies faciles, en l’occurrence l’homme, à défaut de pouvoir se nourrir normalement. D’autre part, Fred Buyle a observé de nombreuses carcasses de poissons dans et à proximité du port de Saint-Gilles. Ce "garde-manger" attirerait les requins au plus près des côtes. Autre élément : la période durant laquelle les attaques se sont répétées correspond à la période de gestation et de mise bas des requins. Ce phénomène pourrait aussi expliquer le comportement des prédateurs et leur présence au plus près des sites de baignade.
Durant cette campagne, Fred Buyle et son équipe ont observé dix requins bouledogues au large de Saint-Gilles et sont parvenus à approcher l’un d’entre eux, durant quelques secondes. L’apnéiste explique que c’est la première fois qu’il enregistre aussi peu de résultats. De ses observations faites sur le terrain, il déduit que le nombre de spécimens dans les eaux réunionnaises n’est pas aussi important qu’on le croit. Et sur la question de la fermeture des plages, Fred Buyle s’étonne que cette mesure ait été prise. Il explique en effet "que la solution miracle, on ne l’aura jamais" et s’interroge sur les garanties que pourront apporter les autorités au moment de la réouverture des sites de baignade.
Une rencontre entre Fred Buyle et les services de l’Etat est prévue cet après-midi. L’apnéiste publiera par la suite les conclusions de son rapport sur son site internet. Il n’exclut pas de revenir à la Réunion lors de la prochaine période de mise bas des requins bouledogues.