Une violente explosion s’est produite hier dans le milieu d’après -midi dans les bâtiments du gouvernement norvégien à Oslo. La police a confirmé qu’il s’agissait bien d’une bombe. Simultanément, une fusillade a fait au moins 80 morts dans la banlieue d’Oslo lors d’un meeting où se rendait le premier ministre.
Les premières images diffusées par la télévision publique NRK ont montré du verre brisé par terre et un grand nuage de fumée s’élevant au dessus de la capitale. L’attentat s’est produit à proximité du ministère des Finances et du bâtiment du journal VG, le plus grand tabloïd norvégien.
L’explosion aurait fait au moins 7 morts et deux blessés graves, selon la police. Benyamin Cutmore, un journaliste travaillant au journal VG, a expliqué au Figaro avoir vu "des gens sauté du bâtiment". "Il y avait au moins quarante personnes qui gisaient sur le sol" a t-il raconté. L’explosion a même touché les bureaux du premier ministre, Jens Stoltenberg, mais celui-ci ne se trouvait pas dans son bureau et est désormais en sécurité.
Peu après cette explosion, une fusillade visant un rassemblement de la jeunesse du parti travailliste près de la capitale norvégienne sur l’île d’Utoeya, a éclaté faisant au moins 87 morts. Le tireur qui a ouvert le feu sur la foule a pénétré dans le camp en prétendant vouloir s’assurer de la sécurité des participants. Après la fusillade, plusieurs jeunes ont tenté de s’enfuit à la nage en se jetant à l’eau, ont rapporté des témoins. Ce réflexe de survie aurait encore alourdi le bilan car beaucoup d’entre eux se seraient noyés. "J’ai reçu un SMS qui disait, : "ça tire, je me cache", a raconté le compagnon d’une des jeunes filles participant à l’université d’été. De plus, des explosifs qui n’ont pas explosé ont été retrouvés sur l’île à l’endroit où a eu lieu la fusillade.
Ces actes terroristes seraient étroitement liés. Ce matin, la police d’Oslo a annoncé que la sécurité allait être renforcée auprès des bâtiments et des institutions potentiellement menacés. Cette double attaque est la plus sanglante qui a frappé l’Europe depuis les attentats du 11 mars 2004 à Madrid qui avait fait 91 morts et près de 2 000 blessés.
Ce véritable carnage serait l’oeuvre d’un Norvégien de "pure souche" arrêté par la police hier soir. L’homme de 32 ans a posté des éléments sur internet laissant penser qu’il "a certains traits politiques penchants vers la droite et antimusulmans mais il est trop tôt pour dire si c’est le réel motif de son geste", selon le commissaire de police Sveinung Sponheim à la télévision publique NRK.
Les Etats-Unis, l’Otan et l’Union Européenne, ainsi que de nombreux pays ont dondamné ces actes de violence odieux. La Norvège entière est sous le choc ce samedi matin, alors que le bilan encore très provisoire de 91 morts - selon la police - s’alourdit d’heure en heure.