La hausse de l’alimentation du bétail fait l’actualité cette semaine après un accord trouvé entre les acteurs pour limiter cette hausse. Mais cet accord ne s’appliquerait pas pour les éleveurs indépendants qui risquent de devoir payer le prix fort.
Depuis le 1er septembre, le concentré de protéines végétales destiné aux bovins est 30 % plus cher. En cause, la hausse du prix des matières premières pour les animaux, ainsi que l’augmentation du prix du fret.
Guy Alalvent, éleveur bovin, n’aura bientôt pas d’autres choix que diminuer les rations pour ses 40 bovins.
"On distribue du concentré à nos bêtes deux fois par jour, aux alentours de 1,5/ 2 kilos par ration. Vu l’augmentation en septembre, on ne pourra plus faire tout ça."
En début de semaine, un accord proposant des aides a été signé entre l’État et les coopératives, mais qui exclut les éleveurs indépendants, comme le déplore Jean-Michel Moutama, président de la CGPER.
"Le problème est que ces éleveurs ne peuvent pas répercuter cette augmentation de 30 % sur leur produit fini, car vu le contexte réunionnais avec 40 % de chômage, les gens ne pourront pas acheter leur produit. »
Jeannick Maillot est éleveur de poulets à Piton Hyacinthe depuis plus de 20 ans. Pour lui, la hausse est encore plus importante : un surcoût de plus de 120 euros la tonne.
"Si nou na point d’aides mi pense arrêter. Déjà à partir de 60 ans néna déjà très peu d’aides. Le problème c’est les consommateurs que i sava payer en mangeant de la mauvaise viande, car des éleveurs comme nou i va pu exister", craint-il.
Ces éleveurs indépendants souhaitent d’ici quelques jours avoir une réponse positive de l’État, afin de bénéficier également de l’accord signé avec les coopératives.
