Mickael Hoareau / Instagram @alexishoareau115
A 20 ans, le Réunionnais Alexis Hoareau est champion du monde de supermotard. Une passion pour la moto à laquelle il a choisi de consacrer sa vie. Témoignage de son père à l’occasion de la journée mondiale de la moto.
"A seulement 4 ans, Alexis faisait déjà de la moto sur les circuits", explique son père, Mickaël Hoareau. Quatre années plus tard, du haut de ses 8 ans, le jeune prodige originaire du Tampon remporte son premier titre et devient champion de La Réunion en 65m3. Depuis, les trophées se sont accumulés dans sa discipline de prédilection, le Supermotard. Vice-champion de France en 2021, il remporte la médaille d’or en 2022 et 2023 puis est sacré champion du monde en 2023.
Plus qu’une passion, Mickaël Hoareau explique que le sport mécanique est "un mode de vie" : compétition le week-end, entretien, maintenance et entraînement en semaine. Il faut dire qu’il s’agit d’un sport exigeant : "Ca demande beaucoup de travail. Alexis a participé à tous les championnats réunionnais lorsqu’il était jeune, ce qui représente énormément d’heures d’entraînement." Des compétitions hebdomadaires qui se déroulent, pour les épreuves de Supermotard et de vitesse, au circuit de la Jamaïque à Saint-Denis.
Un mode de vie transmis par son père, qui a lui-même pratiqué le Supermotard à haut niveau pendant 25 ans. Désormais, il est le manager, le mécanicien ainsi que le sponsor de son fils, qui vit aujourd’hui dans l’Hexagone. Un travail important, d’autant plus qu’Alexis n’est pas rémunéré pour le Supermotard, alors même qu’il s’agit d’un sport "qui coûte très cher". Sa principale source de revenus provenant de la moto vient des primes lorsqu’il remporte une compétition, ainsi que des sponsors. Son père indique que tous deux travaillent à côté du sport mécanique.
Un amour pour la moto qui n’est pas sans risque. En 2020, le Réunionnais Quentin Grondin est décédé à 15 ans lors d’un entraînement sur une piste de motocross à La Possession. Plus récemment, en juillet 2023, c’est le Réunionnais Mathis Bellon qui a perdu la vie dans un accident lors d’une compétition, alors qu’il était âgé de 8 ans. Des risques qui sont "à prendre en compte" pour le père d’Alexis Hoareau, surtout que "les enfants ne voient pas toujours le danger parce qu’ils n’imaginent pas qu’ils peuvent mourir". Une raison qui l’a poussé à aborder le sujet très tôt avec son fils. A noter que les risques en moto seraient plus importants sur les routes qu’en compétition.
Malgré le danger inhérent à cette pratique, Mickaël Hoareau note les bénéfices de ce mode de vie : "La moto apporte beaucoup de sensations et de bonheur. Alexis voyage beaucoup et a une grande ouverture d’esprit. Ca s’appelle vivre tout simplement." D’après lui, ce sont une quinzaine de Réunionnais qui pratiquent ce sport en compétition dans l’Hexagone, et la génération de son fils n’y est pas pour rien : "Ils sont plusieurs jeunes nés en 2002-2003 à avoir percé et montré qu’il était possible de réussir dans la moto depuis La Réunion."