Une requête déposée par Corsair au tribunal administratif a été examinée ce matin. La compagnie conteste la recapitalisation d’Air Austral par la Région et le Département, estimant qu’elle fait entorse à la concurrence.
La participation financière des collectivités du Conseil Général et du Conseil Régional à la recapitalisation d’Air Austral, via la Sematra, suscite les critiques de la compagnie concurrente Corsair. Afin de contester officiellement cet apport financier, Corsair a déposé une requête au tribunal administratif.
"L’augmentation de capital a déjà été totalement réalisée, en ce qui concerne cette nouvelle procédure Corsair a souhaité contester ce fait", explique Marie-Joseph Malé, président Directeur Général de la compagnie Air Austral, "Air Austral a souhaité intervenir de manière volontaire et solidaire, puisque in fine nous serons les bénéficiaires de cette augmentation".
Estimant que les délibérations du Département et de la Région sur le recapitalisation d’Air Austral sont tout à fait légales, Maître Henri Savoie, avocat représentant la Région, jugent qu’ "il y n’y a pas lieu de suspendre ces délibérations puisqu’elles sont totalement exécutées."
Du côté de Corsair, "il nous semble que l’aide d’Etat dont a bénéficié Air Austral aurait dû être notifiée comme le dit le droit européen afin que l’exercice de la concurrence ne soit pas modifié", a souligné Sylvain Bosc, directeur général adjoint aux affaires commerciales de Corsair. "Nous ne contestons pas le fait qu’Air Austral bénéficie d’une aide d’Etat mais qu’elle ne soit pas notifiée dans le droit européen car l’aide apportée à l’un des acteurs fait distorsion à la concurrence", précise t-il.
Ce matin, l’instance juridique s’est penchée sur cette requête et a mis sa décision en délibéré sous une dizaine de jours.
Pour rappel, la Région a voté le 7 juin dernier le déblocage d’une enveloppe de 34 millions allouée pour éviter le dépôt de bilan de la compagnie. Une somme qui s’ajoute aux 12,6 millions déjà engagés par le conseil régional en décembre dernier et qui sera versée à la Sematra (société d’économie mixte), l’actionnaire principal de la compagnie aérienne.