Antenne Réunion
L’avenir de la filière ananas. Le Préfet sur le terrain dann karo zanana à Bérive au Tampon hier. Pas pour évoquer Garance mais les produits phytosanitaires. Certains supprimés, dont un particulièrement important qui pourrait remettre en cause la saisonnalité du Victoria. Alors pour les agriculteurs, difficile de cultiver le fruit roi de La Réunion. La filière craint même sa disparition !
Ces ananas ont 14 mois et pourront être récoltés en juin. Si ces fruits peuvent être commercialisés toute l’année c’est grâce à l’éthrel, une molécule qui permet de contrôler la floraison de l’ananas. L’arrêt de la commercialisation de ce produit inquiète les agriculteurs.
“On est très inquiet dans la filière ananas. Les ananas n’ont qu’une seule saison, au mois de décembre/janvier et pendant les autres périodes il n’y aura plus de production. Tout va arriver d’un coup et il manque beaucoup de mains d’œuvre dans l’agriculture et ça sera compliqué pour nous, agriculteurs, sans ce produit, de faire de l’ananas”, témoigne Nicolas Metro, agriculteur.
Les conséquences seront l’augmentation du prix de l’ananas mais aussi l’arrêt de production.
“La filière ananas représente 3 à 4 milles tonnes en termes de volume. La perte de cette induction florale, ça serait carrément la fin de la filière sous deux ans”, craint Gaël Dijoux, président d’ANAFRUIT.
“Si on enlève ce produit et qu’il n’y a rien pour le remplacer ça pourrait être la fin de la culture des ananas”, estime GUIBERT BOULANGER, Président de la coordination rurale
Le préfet s’est rendu sur place pour tenter de trouver des solutions pour sauver la filière.
“Des pistes ont été évoquées. Je comprends qu’il y a un sujet avec un industriel. Il faut qu’un industriel produise l’alternative à ce produit qui va disparaître et ça, il est difficile pour l’Etat d’intervenir. Il faut qu’on travaille avec la profession pour essayer de trouver des solutions, d’aider à développer des alternatives”, indique le Préfet, Patrice Latron.
Le secteur des ananas Victoria est déjà en tension mais l’arrêt du produit pourrait être le coup de grâce pour ce fruit emblématique de La Réunion.