Depuis 2010, un décret d’application permet de suspendre les allocations aux familles dont les enfants sont régulièrement absents en cours sans justification. Le recteur de l’académie de la Réunion Mostafa Fourar a déclaré vouloir s’attaquer à ce problème récurrent. Mais le rectorat tient à expliquer que cette sanction sera précédée d’une procédure en plusieurs étapes. Les parents ne seront pas pris au dépourvu, l’objectif étant avant tout de ramener l’élève sur les bancs de l’école.
Suite à l’annonce faite par le recteur d’académie hier, de nombreuses familles peuvent craindre de voir leurs allocations supprimées à cause de l’absentéisme répété de leurs enfants. Jean-Luc Nguyen Phuoc, directeur de cabinet du recteur de l’académie, donne toutes les précisions sur cette nouvelle mesure. Le but n’est de surprendre les familles concernées, mais agir lorsque tous les recours ont été épuisés.
Dès la première absence injustifiée d’un élève, l’établissement contactera l’inspecteur d’académie qui prendra en charge le dossier de l’élève. Se mettant en contact avec les services sociaux, les services de l’éducation chercheront à analyser et comprendre la situation sociale de l’élève et de sa famille.
Dans un deuxième temps à partir de 4 demi-journées manquées en un mois, une saisine du Conseil Général sera engagée afin de mettre en place un contrat de responsabilité entre l’élève, sa famille et les services de l’Etat. Signé par les trois parties, ce contrat sera basé sur la confiance et destiné à endiguer le phénomène d’école buissonnière. Si ce contrat ne s’est pas avéré efficace, la famille sera convoquée lors d’un entretien pour aider les parents à accompagner leurs enfants et où un parcours individualisé de l’élève sera réalisé.
La suspension des allocations familiales interviendra uniquement si toutes ces dispositions ont échoué. Selon Jean-Luc Nguyen Phuoc, l’objectif n’est pas de punir les familles sans l’avoir avisé avant. "Tout est fait pour éviter d’en arriver là", explique le directeur du cabinet, "Nous en appelons à la responsabilité de chacun". A la Réunion, 128 000 familles recevant les allocations sont potentiellement concernées par cette mesure. En 2010, aucune suspension d’allocation n’avait été engagée.