Les agriculteurs de l’Est veulent demander dans le gouvernement la reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle. Quelle est la procédure pour déclencher ce dispositif ?
La saison des letchis est très compromise à La Réunion. Les conditions météorologiques durant l’hiver austral n’ont pas permis aux pieds de letchis de fleurir. Les agriculteurs espèrent que les autorités puissent reconnaître l’état de catastrophe naturelle.
Le président de la Chambre d’agriculture a décidé de soutenir les agriculteurs dans leur demande.
David Robert est technicien à la Chambre verte et constate la même situation : "Lorsqu’un verger produit beaucoup pendant plusieurs années de suite, il y a à un moment donné une dormance, il ne fait que de la feuille."
"Il n’y a pas de letchi, c’est la première fois que cela arrive. Le gouvernement doit prendre des mesures pour déclarer la zone sinistrée, catastrophe naturelle", lance un agriculteur.
L’état de catastrophe naturelle répond à des critères spécifiques. Seuls certains phénomènes entrent dans ce dispositif : inondation, crue torrentielle, phénomène lié à l’action de la mer, mouvement de terrain, sécheresse/réhydratation des sols, séisme, vent cyclonique ou encore avalanche.
Dans le cadre de la situation des letchis, les problèmes rencontrés par les agriculteurs sont liés à un hiver trop doux ou le cycle naturel des arbres.
"Habituellement, on se base sur la pluviométrie et la sécheresse. Là, on aura du mal à déterminer ça. Il faut voir maintenant s’il y a d’autres critères. Pourquoi pas se baser sur l’hiver en métropole pour trouver des solutions pour les producteurs de letchis", détaille Jean-Bernard Gonthier, président de la Chambre d’Agriculture.
Le phénomène frappe tout le secteur Est de Sainte-Marie à Sainte-Rose. La mauvaise saison de cette année peut avoir de lourdes conséquences pour les planteurs qui accumulent les dettes.
Les agriculteurs de l’Est veulent mobiliser toutes les instances susceptibles de leur venir en aide. Les producteurs de letchis pourraient ne pas voir les démarches pour la reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle aboutir. Ils se préparent déjà à se tourner vers les différentes collectivités.