44 policiers et 16 gendarmes se sont donnés la mort depuis le début de l’année sur l’ensemble du territoire national. Quelle est la situation à La Réunion ?
Les syndicats s’alertent d’une recrudescence du nombre de suicides chez les forces de l’ordre. Depuis le début de l’année 2017, 44 policiers et 16 gendarmes ont mis fin à leurs jours. Six d’entre eux se sont donnés la mort en l’espace d’une semaine : cinq policiers et un gendarme.
Les conditions de travail sont pointées du doigt avec en toile de fond, une profession en souffrance, Le malaise puise ses racines dans l’Etat d’urgence qui a mobilisé les forces de l’ordre durant des mois. Les agressions récurrentes sont aussi à l’origine de ce mal-être.
"Tout le monde supporte à sa façon la pression. C’est vrai qu’il y a une pression hiérarchique, un manque de moyens. Cela fait longtemps qu’on le dénonce. Nous espérons que cela va aller en s’améliorant au fil des années. Les collègues en métropole dans les banlieues difficiles en ont un petit peu marre. À La Réunion, ça commence à être difficile aussi",
La Réunion ne connaît de recrudescence de suicides chez les forces de l’ordre. Les manques de moyens et les mauvaises conditions de travail peuvent expliquer le désarroi des policiers.
"Il ne faut pas oublier la situation du Port où on a un commissariat qui est d’un autre âge, d’un autre temps. Il y a des locaux qui sont exigus, une délinquance qui est très affirmée."
Au mois de septembre, des effectifs supplémentaires sont arrivés à La Réunion : "Dans le cadre du plan sécurité Outre-Mer et dans le cadre du plan anti-criminalité, jamais nous n’avons eu aujourd’hui autant de moyens. La question qui se pose et qui est en cours de traitement est la formation des personnels, l’orientation des moyens et de l’animation des services", explique Jean-François Lebon, commissaire divisionnaire - directeur départemental adjoint de la sécurité publique.