La lentille est en fête à Cilaos depuis samedi et jusqu’à mercredi. Les producteurs tablent sur une production de 80 à 90 tonnes pour cette année, comme en 2016. Entre récolte traditionnelle et récolte mécanique, la culture de la lentille continue de faire la renommée du Cirque.
Îlet à Cordes, en plein coeur du Cirque de Cilaos. Jean-Marie y fait pousser des lentilles depuis l’âge de 8 ans. "Si néna deux grains par gousse, lé rentable. Dans le cas contraire, lé pas rentable."
A quelques jours de la fin des récoltes, c’est l’heure de dresser un bilan sur la saison. "Personnellement, mi néna plus de 50 % de pertes. Depuis que nou la fé la récolte, nous la met le pied de lentille par terre, et avec l’humidité pendant deux ou trois jours, ça a pourri."
Une récolte diminuée par une météo peu favorable. Mais aussi par la présence d’indésirables qui s’attaquent aux pieds de lentille. "Nou la eu un bon peu que la envahi nos plantes", confirme le producteur.
Cette année, la production totale devrait atteindre 90 tonnes. Un chiffre stable par rapport à 2016. Un peu plus loin sur la route, la batteuse mécanique tourne à plein régime ; un spectacle qui attire l’oeil des touristes. "On avait aucune idée de la façon dont c’était cultivé, récolté et traité après."
Les 150 producteurs de lentille du Cirque utilisent tous ce type de machine. Mais chez certains, le battage lontan est toujours d’actualité. "Maintenant c’est 80 % de mécanique, et 20 % de battage manuel. Néna des endroits où les tracteurs i passent pas et que lé obligé de faire manuellement."
Battre à la golette, une obligation parfois, un plaisir souvent : celui de retrouver la tradition lontan. "C’est plus dur, mais c’est ça nout patrimoine lontan. Et des fois lé gens lé obligé de s’organiser en passant par la mécanique pour aller plus vite."
La lentille est une histoire de tradition et de transmission. La relève est déjà assurée. "J’ai envie de faire ça plus tard, c’est extraordinaire", confie le fils de Jean-Marie.
Pour apprécier ces lentilles dont la renommée a largement dépassé les limites du Cirque, il faut compter 17 euros le kilo.