Le cancer chez les femmes représente un chiffre important dans la santé. La moitié des cancers est représentée par les cancers du sein, du colon-rectum et du col de l’utérus. Le Professeur Peter Von Theobald, chef de service de gynécologie obstétrique au CHU de Saint-Denis en parle.
Dans la santé en France, trois grands chiffres sont à retenir et ces derniers concernent les cancers. Plus particulièrement, les cancers chez les femmes.
En effet, en 2015 à La Réunion, 331 diagnostics du cancer du sein ont été enregistrés. De plus, 135 diagnostics du cancer du colon-rectum et 60 du col de l’utérus sont repérés.
40 % des Réunionnaises de 25 à 65 ans négligent la prévention en ce qui concerne le cancer du col de l’utérus.
Le Professeur Peter Von Theobald, chef de service de gynécologie obstétrique au CHU de Saint-Denis explique : "Le cancer du col est un cancer de la femme jeune puisque le pic de diagnostic est à 40 ans. Donc très tôt et on a à peu près 5 à 7 % de formes qui surviennent même avant 35 ans. C’est effectivement extrêmement important de le dépister."
Depuis février le CHU (Centre Hospitalier Universitaire) de Saint-Denis mène une enquête sur le dépistage du cancer du col de l’utérus auprès de 1 000 Réunionnaises.
Selon Peter Von Theobald il y déjà eu 2 thèses de médecine qui ont été faite sur le cancer du col. Il ajoute : "L’une a fait un état de l’incidence et de la survenue. Elle a montré qu’on avait entre 50 et 60 nouveaux cas par an à La Réunion. Et avec une incidence qui est de l’ordre de 11,5 % ce qui est presque le double de l’incidence de la métropole."
Mais le Professeur déclare que la fréquence tend à diminuer actuellement. "Tout doucement on se rapproche des chiffres de la métropole. Mais vous voyez on a encore un décalage et un grand bond à franchir avant d’avoir les même chiffres."
Le chef de service ajoute : "D’autant plus que 58 % de ces cancers sont diagnostiqués à un stade qui n’est plus chirurgical, c’est un stade très avancé et donc avec un diagnostic qui est extrêmement tardif. Ça c’est vraiment le problème de l’île de La Réunion, il faut qu’on fasse beaucoup d’effort dans le cadre du dépistage qui couvre 60 % de la population actuellement."
Pour le cancer du col de l’utérus environ 50 cas sont dépistés chaque année dans le département dont le responsable serait le papillomavirus.
Pour le combattre le professeur explique : "Là aussi une étude intéressante vient d’être faite sur les connaissances des femmes qui consultent au centre de dépistage gratuit ici. Il s’avère que les connaissances sont très mauvaises sur l’HPV et sur le frottis."
Selon Peter Von Theobald, dans les questionnaires qui ont été remis dans cette étude les notes de connaissances sont de 7,5/20 pour ce qui concerne le virus et 8,5/20 en ce qui concerne le frottis.
"Avec pleins de fausses idées qui existent comme par exemple si 80 % des femmes connaissent le virus HPV, il n’y a que 29 % des femmes qui savent que c’est une maladie sexuellement transmissible et donc qu’il faut se protéger."
Peter Von Theobald fini par ajouter : "Il y a pleins de fausses idées comme ça qui circulent et qu’il faut combattre par l’information. Je pense qu’évoquer ce sujet dans une heure grande écoute ça va nous aider à faire passer de l’information auprès des jeunes femmes."