Le secrétaire régional d’Europe Écologie Les Verts Réunion, Jean-Pierre Marchau fait le point sur les enjeux du changement climatique à La Réunion.
La question du changement climatique est omniprésente dans le monde et à La Réunion. Vendredi la Ministre des Outre-Mer assistera à la clôture de la Conférence internationale sur l’adaptation au changement climatique.
De son côté à La Réunion, Jean-Pierre Marchau, secrétaire régional d’Europe Écologie Les Verts Réunion fait le point sur les différents changements et enjeux inhérents au changement climatique.
La loi de transition énergétique a été votée, elle a enclenché ce cap qui est pris aujourd’hui. Selon Jean-Pierre Marchau : "Concrètement, la loi est sensée répondre au défi du changement climatique et elle est un instrument qui donne des grands objectifs en matière de réduction des énergies fossiles, réduction du nucléaire et en passage d’une économie carbone à une économie décarbonée."
Le secrétaire ajoute que la conférence qui a lieu actuellement à la Région porte sur l’adaptation au changement climatique. "C’est-à-dire comment les territoires, et notamment nous les petites îles de l’océan Indien ou ailleurs dans le monde, nous allons subir et nous adapter ou résister ou être capable de résilience par rapport aux conséquences du changement climatique dont on voit les effets avec Irma, Harvey ou dans le passé des cyclones ravageurs."
Selon Jean-Pierre Marchau voilà où sont les enjeux et c’est donc l’objet de la Conférence. Il explique que la loi transition énergétique donne des cap. "Par exemple on est sensé sur le plan des transports en commun avoir des bus énergie propre à 100% en 2025 ce qui sera loin d’être le cas."
Le secrétaire estime que le calendrier ne sera pas tenu parce que selon lui "même s’il y a une réflexion qui est engagée il faudrait renouveler au moins 50 % du parc d’ici 2020 ce ne sera pas fait. Parce qu’il y a des choix à faire, des financements à avoir."
D’autre part Jean-Pierre Marchau explique : "On sait qu’avoir une énergie propre à La Réunion ça n’a pas beaucoup de sens puisque l’énergie électrique elle est carbonée pour l’essentielle. Notre dépendance énergétique est de 86 % donc on prend la loi transition énergétique et avec celle-là on se fixe des objectifs que l’on peut atteindre en tenant compte de la réalité actuelle de la capacité de La Réunion a produire de l’énergie renouvelable."
En ce qui concerne les objectifs fixés en matière d’énergie solaire, de photovoltaïque le calendrier ne serait pas respecté ici non plus selon le secrétaire régional. Il explique qu’il est rare d’atteindre 100% des objectifs.
"Il est vrai que les freins c’est tout un passé que nous avons, avec des choix qui ont été fait en matière d’aménagement, en terme de démantèlement du train, de choix de la route qui pèse sur nous aujourd’hui. Qui font qu’on construit plutôt des centrales thermiques que d’investir dans l’énergie renouvelable."
Aujourd’hui, pour le secrétaire régional il y a deux choses importantes. Tout d’abord une stratégie de développer des grands pôles énergétiques avec les ressources de La Réunion. "Et deuxièmement à partir de là avoir des ressources de financement avec une aide de l’État qui nous permette de viser l’autonomie énergétique pas en 2030 ne rêvons pas mais de commencer à sortir de l’indépendance."
Il ajoute : "Je crois que c’est ça au fond, nous sommes dans l’addiction actuellement aux énergies fossiles. Il faut qu’on sorte de l’addiction. Et une fois sortie on est pas encore guéri, il y a toute une phase mais il faut commencer à conquérir son autonomie énergétique."
Finalement, Jean-Pierre Marchau estime qu’il faut faire de Nicolas Hulot un allié, "il est très sensible à ce qu’il se passe à La Réunion. Donc il faut s’en faire un allier parce qu’il a un poids, il aune personnalité qui peut nous aider. C’est à nous de le convaincre."