La phobie scolaire est souvent mal comprise et pourtant bien présente. Elle concernerait plus d’un enfant sur cent. Avec des conséquences allant jusqu’à l’impossibilité de passer les grilles de l’école, obligeant à poursuivre la scolarité à distance.
Son emploi du temps est affiché sur son bureau et pour cause, c’est à la maison que Léna (prénom d’emprunt) suit sa scolarité et ce depuis 2 ans.
À l’aide de manuels scolaires, et d’Internet, l’adolescente étudiait ce jour-là le français. Une éducation a la maison après une phobie scolaire qui rend impossible une scolarité normale pour la jeune fille.
"J’étais tétanisée, je ne pouvais pas entrer, c’était impossible pour moi. J’étais embêtée par certaines filles à l’école, des méchancetés verbales, beaucoup d’humiliations..."
La jeune fille n’en parle à personne au début. Après plusieurs examens médicaux, parents et médecins en concluent à une phobie scolaire. La thèse de la comédie et des caprices est très vite abandonnée. Le père de Léna reste marqué par un souvenir. Celui du matin de trop. Celui où il comprend en déposant sa fille qu’il commet une erreur.
"J’ai démarré la voiture, pour la laisser seule avec son problème. C’était une erreur, car elle s’est mise à courir. Je la vois encore avec son petit sac à dos, il y avait les stylos, le téléphone qui s’en échappaient... Elle a traversé la route sans regarder, en passant à quelques centimètres d’une voiture."
L’élève de 4e complète ses cours obligatoires par des activités sportives, mais aussi par des arts plastiques. Elle passe ainsi du temps avec ses proches. Régulièrement elle doit envoyer des devoirs au Cned, l’organisme d’enseignement à distance. Les derniers résultats font la fierté des parents de Léna. L’adolescente appelle aujourd’hui les autres enfants victimes de harcèlement et autres brimades à l’école à sortir de leur silence et leur isolement.
"Il faut en parler. Même si les autres ne comprennent pas maintenant, ils comprendront un jour. Moi j’ai réussi à en parler, et maintenant les gens comprennent."
Aujourd’hui, l’élève est suivie par des médecins pour se reconstruire au mieux. Un seul regret pour cette famille, Léna n’a pas d’amis de son âge. Elle envisage une réinscription dans le système scolaire traditionnel, mais dans un établissement et un secteur éloigné de là où était la jeune fille.