L’introduction et la vente dans les animaleries de nouvelles espèces, est une menace pour les oiseaux endémiques de La Reunion, car ils doivent partager leur territoire et leur nourriture. Et cela peut poser des problèmes de compétition entre espèces.
Une perruche ondulée trouvée à Saint-Denis, et, à côté, un hybride canari/serin. Deux oiseaux qui semblent a priori inoffensifs, et pourtant, ils sont un danger pour nos espèces endémiques. En effet, tous deux ont été introduits sur notre île, comme l’explique Julie Tourmetz, responsable du centre de la Seor.
"Ces oiseaux peuvent devenir invasifs dans le milieu naturel, et être compétiteurs tant sur l’habitat que sur l’alimentation d’autres oiseaux indigènes ou endémiques de l’île. Les espèces d’oiseaux envahissantes sont de plus en plus présentes à La Réunion, sans doute à cause d’un effet de mode."
80 oiseaux récupérés en 2014 et 2015
En 2014, la Seor avait récupéré 20 volatiles et une soixantaine l’année dernière. Une logistique particulière est mise en place, car ces espèces introduites peuvent être porteuses de maladies, comme le précise Julie Tourmetz.
"Je les ai séparé des autres oiseaux dans l’autre salle à côté. Mais cela reste limite en terme de quarantaine, mais on préfère le faire malgré tout."
La réglementation relative aux espèces endémiques
Pour un puffin tropical (ou puffin de Baillon), une espèce endémique de pétrel, aucun risque ne peut être pris.
Pas conscience de l’engagement personnel que demande l’entretien de ces oiseaux
La plupart du temps, ces espèces invasives sont vendues en animalerie, mais rien ne l’interdit. C’est donc les propriétaires qui doivent être sensibilisés. "Ils n’ont pas forcément conscience de l’engagement personnel que cela demande. Tant sur la patience, le temps que ça prend pour s’occuper de ces oiseaux. Mais également l’aspect financier qui peut jouer."
Pour l’association, gérer ces espèces invasives a un coût, et nécessite une organisation particulière. La Seor mise donc sur la sensibilisation et la mise en place de mesure pour endiguer le phénomène.