Le président de la Chambre de Commerce et d’Insdustrie de La Réunion (CCIR) demande aux planteurs de "laisser la libre circulation des biens et des personnes car La Réunion n’a pas la solidité économique pour endurer de telles pressions". Ibrahim Patel appelle les industriels et les planteurs au dialogue "car lui seul amène des solutions".
Voici en intégralité le communiqué du président de la CCIR (Chambre de Commerce et de l’Industrie de La Réunion), Ibrahim Patel :
"Depuis plusieurs semaines, les planteurs de canne réunionnais et les industriels du sucre sont en conflit ouvert sur le prix d’achat de la tonne de canne à La Réunion. Ces tensions interviennent dans un contexte bien particulier puisque au 1er octobre 2017 entrera en vigueur la fin des quotas sucriers et la libéralisation du marché
du sucre dans l’Union Européenne.
Le prix actuel convenu est de 39,09 euros la tonne de canne, les planteurs souhaitent une valorisation de 6 € (soit près de 15,35%) et les industriels ont proposé aujourd’hui une valorisation de 1,30 € (soit près 3,33%).
Il convient à chaque partie prenante de prendre en compte les impératifs économiques de chacun. Les planteurs doivent pouvoir vivre dignement de leur métier et les industriels doivent pouvoir compter sur une certaine marge afin de continuer à investir et innover pour rendre la canne réunionnaise toujours plus attractive sur un marché en voie de libéralisation. Chacun doit raison garder et construire des solutions pérennes et justes.
En tant que président de la CCI, je demande également aux planteurs de ne pas empêcher les Réunionnais de circuler car cette situation porte un préjudice énorme sur les petites et moyennes entreprises et sur la vie de chacun.
Certes votre combat est juste mais il ne peut pas justifier que des salariés, des artisans, des indépendants, des auto-entrepreneurs puissent eux perdre leurs entreprises, des marchés, des chantiers, ou une partie de leur salaire car vous défendez votre juste cause.
Je demande à tous les acteurs de ce dossier, planteurs, industriels, collectivités locales et L’Etat de renouer le dialogue, de fournir en toute transparence les données financières, industrielles et techniques pour que chacun puisse trouver un compromis juste et équitable sans mettre en péril un outil industriel et une filière faisant vivre plus de 18 000 personnes à La Réunion.
Je demande aux planteurs de laisser la libre circulation des biens et des personnes car La Réunion n’a pas la solidité économique pour endurer de telles pressions. Les Réunionnais dans leur ensemble n’ont pas à subir les conséquences d’un conflit sectoriel auxquels ils ne peuvent apporter de solution.
Empêcher les Réunionnais de circuler c’est prendre le risque de voir votre combat décrié et le soutien populaire s’envoler. Il faut toujours croire dans le dialogue car lui seul amène des solutions. La force et la contrainte ne peuvent qu’amener des tensions, des incompréhensions et au final des mauvaises solutions qui ne tiendront pas dans le temps.
La confiance entre les acteurs de la filière doit être rétablie afin de retrouver la voie du dialogue constructif et déboucher sur des solutions pérennes et justes pour tout un chacun".