L’éruption du Piton de la Fournaise se poursuit. La principale fontaine est toujours là, un cône éruptif est en train de se former. Les volcanologues continuent de récolter des données. Aujourd’hui, ils ont survolé le volcan pour une analyse thermique.
Caméra en main, le volcanologue Nicolas Villeneuve multiplie les prises de vue du Piton de la Fournaise.
Après avoir effectué des relevés au plus près de l’éruption mercredi, ce jeudi matin, c’est dans les airs que les scientifiques de l’Observatoire volcanologique du Piton de la Fournaise (OVPF) récoltent des données.
Dans un premier temps, des photos classiques ont été prises. Elles doivent permettre de restituer le cône en trois dimensions (3D). Il y a ensuite des clichés pris à partir de la caméra thermique. Ces derniers ont une fonction bien précise.
"L’intérêt de cette imagerie thermique est non seulement d’avoir une idée globale de la température, mais aussi des zones globales d’écoulements actuelles et de la veille. Mais nous allons aussi entrer les données dans un modèle de température qui nous permet de réaliser des simulations d’écoulement afin de voir comment l’écoulement se propage sur les pentes", explique Nicolas Villeneuve, de l’Observatoire volcanologique.
Les éruptions du Piton de la Fournaise sont décryptées, car elles font partie d’un programme national de suivi d’écoulement des coulées de lave. Le scientifique à peine rentré, les clichés sont déjà analysés.
"La zone est actuellement à 21°C, donc il fait assez frais au niveau du volcan. Mais on voit que les laves émises hier sont encore au-delà de 80 à 100°C. Elles vont mettre beaucoup de temps à se refroidir. Cela donne un rayonnement thermique que l’on va pouvoir enregistrer depuis le satellite".
Grâce à ces nouvelles données, les satellites thermiques, qui se trouvent à plus de 800 kilomètres de la Terre, seront aussi mieux calibrés. Les relevés seront ainsi plus fréquents et plus précis.
