La publication par l’Office de l’eau de l’état quantitatif des rivières et des nappes souterraines pour novembre 2016 révèle des déficits de la ressource en eau pour la majorité de l’île.
"D’un point de vue général, l’île de la Réunion connaît une période relativement sèche depuis les années 2010, 2011. On n’a pas eu de saison des pluies vraiment marquée depuis cette période. En 2016, nous avons eu une recharge des ressources en eau assez limitée, pour les mois de janvier
, février et mars. Ce qui fait que la ressource en eau a baissé rapidement, dès les mois de juin-juillet. Il y a eu des petites pluies qui ont fait remonter les niveaux à cette période, puis ça continué à baisser, comme cela se fait chaque année en saison sèche. En novembre, nous étions en sortie de saison sèche, marquée par des niveaux toujours en baisse. Et des ressources relativement déficitaires par rapport aux normales saisonnières", explique Julien Bonnier, chef du service ressource en eau à l’Office de l’eau Réunion."
"Au niveau des cours d’eau, nous avons une ressource qui est en dessous des normales saisonnières, sur une grande majorité de l’île : que ce soit l’Est, le Nord, le Sud ou l’Ouest. Pour les eaux souterraines, c’est à peu près le même constat. On est sur une fin d’année relativement déficitaire. Sur l’ensemble du département, on a quelques secteurs dans l’Ouest, qui restent légèrement supérieurs aux normales", poursuit le chef du service ressource en eau.
Le point pour les cours d’eau
Les données de Météo France indiquent un bilan pluviométrique global de -15 % en novembre 2016. Les déficits concernent une large moitié Est de l’île.
Par conséquent, les stations hydrométriques enregistrent des débits médians mensuels en baisse par rapport au mois précédent. L’état quantitatif des rivières montre des valeurs inférieures aux normales saisonnières sur 8 des 9 stations d’observation.
Les secteurs Est, Sud, des hauts de l’Ouest et de la Plaine-des-Palmistes sont concernés par des déficits significatifs pour un mois de novembre :
- 96 % sur la Rivière Sainte-Suzanne,
- 63 % sur le Bras Noir,
- 55 % sur la Rivière des Marsouins,
- 47 % sur la Rivière Langevin,
- 34 % sur la Source Dussac,
- 30 % sur la Rivière Saint-Jean,
- 28 % sur la Rivière des Roches,
- 27 % sur le Bras-Panon.
Malgré la diminution, la situation est plus favorable sur le massif du Mazerin dans les hauts de l’Est, où les débits médians du Bras des Lianes sont excédentaires avec + 26%.
Le point pour les nappes souterraines
En ce qui concerne les ressources souterraines, les niveaux piézométriques enregistrés dans les nappes souterraines diminuent sur 17 des 20 stations d’observation par rapport au mois précédent et seulement 5 stations de mesure sur 20 présentent des niveaux supérieurs ou conformes aux normales de saison.
Les excédents se retrouvent dans l’Ouest à Saint-Paul ville (+ 60 %), la Saline (+6%) et dans le Sud à la Plaine des Cocos (+11%). Dans le secteur du Port, la situation perdure entre une nappe supérieure en déficit, -24% enregistré en novembre, et la nappe moyenne en excédent, +26% observé en novembre.
Des minimums de saison sont atteints ou dépassés dans le Nord, l’Est et le Sud :
- 173 % sur le piézomètre Champ Fleuri à Saint-Denis,
- 154 % sur le piézomètre du Syndicat à Pierrefonds,
- 120 % sur le Forage Ravine des Chèvres entre Sainte-Marie et Sainte-Suzanne,
- 103% sur le piézomètre Champ Borne sur le littoral de Saint-André.
Dans le reste du département, les stations piézométriques sont concernées par des déficits :
- 52 % à la Ravine Blanche à Saint-Pierre,
- 49 % sur la plaine du Gol à Saint-Louis,
- 49 % sur le forage Petite Plaine,
- 47 % sur l’aquifère de Saint-Gilles,
- 37 % et - 19 % sur l’aquifère de Saint-Benoît,
- 15 % aux Citronniers dans les hauts de Saint-André