L’Agence Régionale de la Santé Océan Indien (ARS OI) dévoile les résultats de l’enquête "Recours aux soins à La Réunion". Un travail nécessaire pour répondre à plusieurs questions : Comment les Réunionnais perçoivent-ils leur état de santé ? Quels sont les problèmes de santé qu’ils rencontrent ? Comment accèdent-ils aux soins ?
Afin de mieux connaître la perception et les comportements des Réunionnais vis-à-vis du système de santé, les acteurs de santé ont lancé en 2014 une enquête de grande ampleur.
Ce vendredi 23 septembre, l’ARS Océan Indien (ARS OI), la Caisse Générale de Sécurité Sociale (CGSS), le Régime Social des Indépendants (RSI), la Direction Régionale du Service Médical de La Réunion (DRSM) et les organismes complémentaires d’Assurance maladie (UNOCAM) ont donc dévoilé les résultats de l’enquête « Recours aux soins à La Réunion ».
Selon cette enquête : la quasi-totalité des Réunionnais dispose d’une couverture maladie et déclare majoritairement se sentir en bonne santé.
A noter également : les bénéficiaires de la CMU-C sont proportionnellement 5 fois plus nombreux qu’en métropole.
"Les montants remboursés pour les prothèses dentaires, les soins d’optiques sont les principales sources d’insatisfaction pour les personnes couvertes par d’autres complémentaires de santé que la CMU-C".
Les autorités sanitaires soulignent également que le dispositif d’aide à la complémentaire de santé (ACS) existe, mais au moment de l’enquête, il était peu connu de la population.
Les problèmes de santé les plus évoqués sont - pour la plupart - liés à l’évolution du mode de vie :
- les problèmes musculaires, les maux de tête, le stress, l’anxiété et les problèmes de vue sont évoqués par plus d’un tiers des Réunionnais.
- les tumeurs, le diabète et les maladies de l’appareil circulatoire sont les maladies déclarées les plus associées à un état de santé altérée des individus.
Toujours selon cette l’enquête intitulée "Recours aux soins à La Réunion" : les hommes et les femmes adoptent un comportement différent vis-à-vis de leur santé.
Pour plus de précision, l’ARS-OI précise que "les hommes semblent avoir tendance à minimiser les problèmes de santé. Quelles que soient les pathologies, les femmes sont plus nombreuses à déclarer en souffrir et sont plus nombreuses à recourir aux soins".
L’isolement est un sentiment partagé par une personne sur cinq
Autre constat souligné par cette étude : "une personne sur six s’estime peu entourée face aux problèmes de santé, contre un tiers, face aux problèmes financiers".
"Neuf personnes sur dix déclarent être à une quinzaine de minutes d’un service de soins courants. Les ménages ayant un revenu modeste accèdent aux soins davantage à pied ou par les transports en commun" révèle cette enquête.
Chaque année, "10% des Réunionnais ont recours au moins une fois à un service d’urgence hospitalier contre 5 % aux maisons médicales de garde et 6 % aux pharmacies de garde. Parmi elles, plus d’une personne sur deux accède aux services d’urgences par leurs propres moyens ou avec l’aide d’un proche".
Le médecin généraliste est le professionnel de santé le plus consulté
"Dans l’ensemble, les Réunionnais affirment être satisfaits de la relation qu’ils entretiennent avec l’omnipraticien".
L’ARS-OI précise également que pour consulter un spécialiste, les Réunionnais respectent le parcours de soins coordonné en demandant l’accord du médecin traitant au préalable, à l’exception des visites chez les spécialistes en accès direct spécifique et chez le dermatologue.
"En moyenne, selon la spécialité, les délais d’attente pour obtenir un rendez-vous avec un spécialiste varient d’une semaine à deux mois. Excédant un mois d’attente, plus d’une personne sur deux se dit insatisfaite du délai d’obtention du rendez-vous".
Les comportements préventifs au regard du dépistage
Concernant le dépistage : "les hommes déclarent participer autant que les femmes. Le principal motif de non-recours au dépistage est le sentiment de ne pas être concerné, suivi par l’incompréhension de l’utilité du test, qui peut s’interpréter par une méconnaissance des cancers".
En douze mois, un tiers des Réunionnais renoncent aux soins au moins une fois. Les raisons financières et le manque de temps sont les deux principaux motifs associés à ce comportement.
"Face au renoncement lié à des raisons financières, la CMU-C remplit bien son rôle protecteur et facilite l’accès aux soins des populations les plus précaires. Les personnes couvertes par d’autres complémentaires santé que la CMU-C renoncent plus largement aux soins et, notamment, pour les soins dentaires et les soins d’optique".
Les autoristés sanitaires précisent que renoncer par manque de temps est un comportement caractéristique d’une population jeune et active.
"Comparativement aux personnes ne pouvant accéder aux soins par manque de temps, les personnes renonçant aux soins pour des raisons financières sont plus nombreuses à s’estimer en mauvaise santé".
Concernant le renoncement-refus : "un tiers de la population déclare se soigner elle-même par automédication. Ce comportement est accentué par une tendance à stocker les médicaments non-consommés".
Les médicaments génériques font l’objet d’une méfiance : une personne sur cinq refuse catégoriquement d’en consommer.
L’ARS OI souligne également que "deux personnes sur cinq affirment consommer des remèdes alternatifs, type tisanes, pour soigner leurs maux. Ce comportement est davantage culturel que générationnel, car il n’y a pas de distinction entre le niveau de consommation des jeunes et celui des personnes âgées".
Retrouvez dans la vidéo ci-jointe les précisions concernant cette enquête avec Jean-Xavier Bello, Directeur Santé de la CGSS.