Le maire de Saint-André, Jean-Paul Virapoullé, et le politologue Yvan Combeau s’exprime en direct sur Antenne Réunion suite au Brexit.
Le Royaume-Uni a décidé ce jeudi lors d’un référendum de quitter l’Union européenne : le Brexit a été voté à 51,9%.
Yvan Combeau, analyste politique, et Jean-Paul Virapoullé, maire de Saint-André et conseiller régional, livrent leur éclairage sur cette actualité.
YC : "17 millions de personnes ont voté pour. Ce qui est sûr, c’est que l’Europe doit se réveiller. Il y a un malaise fort. Il y a un problème avec la démocratie en Europe."
JPV : "On récolte ce qu’on a semé. Depuis 20 ans, on fait l’Europe sans le peuple et souvent contre le peuple. La leçon est que ce vote est positif. Il fait un état des lieux. c’est un cri de douleur du peuple anglais. L’Europe ne fait plus le bonheur des peuples. On pourra pas fuir le débat, on ne pourra pas fuir le peuple."
YC : "On a eu une leçon de démocratie. De quoi s’est-on occupé ? Aujourd’hui, on ne parle que de la finance ! Durant cette campagne, on a parlé développement, la souveraineté, l’immigration. Le peuple doit être interrogé et à chaque fois qu’il est interrogé depuis 20 ans, la réponse est "Non". Il n’y a pas d’Europe sociale, on s’occupe de réglementation, c’est pas à l’Europe de s’en occuper, c’est la Défense, les autres problèmes."
JPV : "La Réunion est protégée parce que nous avons encore le traité de Lisbonne. Nous avons l’octroi de mer et nous avons un régime fiscal particulier. Cette protection est éphémère devant l’Europe qu’on construit. Aujourd’hui, la classe politique européenne ferait mieux de se rassembler et de placer le projet : ’Quelle France ?’ ’Quelle Europe ?’ Il y a urgence et le vrai problème est là."
YC : "Certes, il y a eu le Brexit. Le temps va être long maintenant. Il va falloir négocier seul contre 27. Personne n’a encore jamais expérimenté. Que vont devenir les parlementaires britanniques et fonctionnaires, commissaires ? Ce que l’on voit, c’est qu’il y a une expression forte du peuple et des passions sur le chemin de la construction européenne."
JPV : "On n’a pas de politique d’énergie, on n’a plus de politique d’avenir. La classe politique doit comprendre que le peuple a toujours raison."