L’ancienne Premier ministre Edith Cresson évoque l’avancée réalisée par l’École de la 2ème chance à La Réunion auprès des jeunes en échec scolaire.
Edith Cresson, ancienne Premier ministre, est à La Réunion pour le 5ème anniversaire du dispositif École de la 2ème chance. Elle s’exprime sur le fonctionnement de ce système de réinsertion des jeunes en échec scolaire.
L’École de la 2ème chance
"Ces jeunes que j’ai rencontré aujourd’hui à l’École de la 2ème chance sont entrés dans cette école, ont accepté de faire un effort importante parce qu’il y a une certaine discipline, une grande rigueur, et ils apprennent des savoirs de base - lire, écrire, compter, s’exprimer, l’informatique. On leur donne une chance pour pouvoir intégrer le monde du travail. Ils font des stages en entreprise, il y a un très fort soutien des chefs d’entreprise à La Réunion et je leur remercie."
Le dispositif à La Réunion
"Le but est de donner le savoir de base pour orienter les jeunes vers les fonctions qu’ils peuvent occuper dans les entreprises. Il y a beaucoup de succès. Nous avons au niveau national, 60% des jeunes qui suivent les écoles de la deuxième chance ont soit le retour à l’emploi, soit le retour à une formation qualifiante et à La Réunion, le résultat est de 64%."
L’échec scolaire
"Il est beaucoup trop important en France. 150 000 jeunes par an sortent du système scolaire sans formation, sans diplôme. Le système ne fonctionne pas très bien. J’ai pu créer cette école, j’ai fait un projet pilote et à partir de là, ça c’est développé. Il y a eu de plus en plus de régions qui ont voulu en avoir pour répondre aux problèmes."
Politique contre l’échec des jeunes
"Le gouvernement prend des mesures. Il essaie de faire passer cette loi El Khomri qui est indispensable. Je ne sais sous quelle forme il sortira des discussions."
"Le principe de base était tout à fait bon. L’intention de cette loi est excellente. Ce sont les entreprises qui recrutent. Il fuat qu’elles aient une certaine liberté. Quand elles licencient, ce n’est pas par plaisir, c’est parce que c’est indispensable, la charge de travail n’est pas toujours la même. Il faut une certaine souplesse."
Hommes et femmes en politique
"Le monde politique est très misogyne en France. Cela a été un combat de tous les instants."
"Il y a eu des améliorations dans la forme parce qu’on a pris des dispositions avec la parité. La parité, je trouvais que c’était humiliant : obliger par une disposition législative qu’il y ait le même nombre de femmes et d’hommes, je trouve ça choquant. Mais ça a aidé les choses."
"Maintenant l’attitude - y compris des parlementaires français - dans l’Assemblée nationale lorsqu’une femme prend la parole, elle parfois extrêmement choquante. Ça existe encore aujourd’hui."