Le Conseil d’État, saisi par la famille de la randonneuse morte dans une chute sur le sentier de Bras-Rouge, juge la mairie de Cilaos en partie coupable d’un manque d’avertissements.
Le drame remonte au 3 avril 2002. Un groupe de randonneurs se trouvent sur le GR R2, sentier de Bras-Rouge, à Cilaos. Les marcheurs quittent l’itinéraire et c’est alors qu’un éboulis se produit. Une jeune femme meurt, sa mère est gravement blessée.
Depuis cet accident, la famille de la victime poursuit en Justice la mairie de Cilaos. Après avoir saisi la cour administrative de Bordeaux qui s’est prononcée en faveur de la commune, les proches de la jeune femme décédée le 3 avril 2002 se tournent vers le tribunal administratif de Saint-Denis.
Le Conseil d’État rend son jugement public vendredi. Le Quotidien de La Réunion relaie la décision administrative qui désigne la mairie de Cilaos comme partiellement responsable.
"Il incombait au maire de Cilaos (...) de prendre toute mesure pour informer les randonneurs du danger. (...) Considérant qu’il y a lieu (...) de mettre à la charge de la commune de Cilaos la somme de 3 000 euros, à verser aux" victimes.
Danger accru
Quelques jours avant l’accident mortel, suite au passage d’une tempête tropicale, le préfet de La Réunion décide de la fermeture des sentiers. L’édile de Cilaos procède à l’affichage de l’arrêté dans les locaux de la mairie. L’ONF fait de même sur le site. Mais au bout de quelques jours, lorsque le danger semble ne plus être d’actualité, les avertissements disparaissent du sentier.
Le Conseil d’État juge que même si le groupe de randonneurs s’est aventuré en dehors du sentier, la responsabilité de la mairie entre en jeu. En effet, le groupe se rend ce jour-là sur un site pittoresque, digne d’intérêt et le chemin doit alors être marqué. Aussi, "un balisage non officiel dont la mairie de Cilaos ne pouvait ignorer l’existence et qui était de nature à induire les randonneurs en erreur" existe : "Il incombait au maire de Cilaos (...) de prendre toute mesure pour informer les randonneurs du danger."