Météo France estime qu’il y a "une probabilité de 70 % que le nombre de tempêtes et cyclones soit compris entre 6 et 10" en ce qui concerne la saison cyclonique 2015-2016 dans le sud-ouest de l’océan Indien. Il existe aussi une probabilité de 20 % de connaître une saison très peu active (nombre de systèmes inférieur à 5).
Prévision saisonnière d’activité cyclonique dans le Sud-Ouest de l’océan Indien : Saison 2015-2016.
Dans un contexte global marqué par un épisode El Niño de forte intensité, "le scénario le plus probable pour la prochaine saison cyclonique tend vers une activité inférieure ou proche de la normale sur le bassin cyclonique du Sud-Ouest de l’océan Indien".
Météo France estime qu’il y a "une probabilité de 70 % que le nombre de tempêtes et cyclones soit compris entre 6 et 10".
Il existe aussi "une probabilité de 20 % de connaître une saison très peu active (nombre de systèmes inférieur à 5) et une probabilité de 10 % d’avoir une saison d’activité proche ou supérieure à la normale (nombre de systèmes inférieur à 11)".
Météo France insiste sur le fait qu’on observe, "en moyenne, dix phénomènes baptisés lors d’une saison cyclonique, dont quasi la moitié évolue en cyclone tropical".
Autre précision apportée par les services de Météo France : "la naissance des phénomènes cycloniques devrait se faire de façon privilégiée sur la zone centrale du bassin (entre 60°E et 77°E), au détriment de la zone est (à l’est de 77°E). Le nombre de genèses au sein de la zone ouest (à l’ouest de 60°E) est prévu rester proche de la normale. Au niveau des types de trajectoires, il est vraisemblable que celles-ci aient, dans l’ensemble, une forte composante méridienne (c’est à dire une tendance à descendre assez rapidement vers le sud)".
Météo France insiste sur le fait que ces prévisions ne présagent rien de l’impact éventuel sur les terres habitées de la zone. Une fois encore, "il suffit d’un seul système pour connaître un impact pouvant être catastrophique".
Même une saison peu active peut être source de dégâts majeurs
Météo France rappelle que le passage d’un seul système peut être lourd de conséquences. A titre d’exemple : lors de la saison 86-87 à La Réunion avec Clotilda ou encore en 82-83 avec Elinah sur l’île de Mohéli dans l’archipel des Comores.
Il convient donc à tous d’être prêt à toute éventualité et de mettre en œuvre dès à présent "les précautions d’usage de début de saison cyclonique".
Qu’est ce que la prévision saisonnière d’activité cyclonique ?
La prévision saisonnière, appliquée à la prévision cyclonique, a pour objectif "d’anticiper les grandes caractéristiques à venir d’une saison cyclonique à l’échelle d’un bassin comme le Sud-Ouest de l’océan Indien".
Ces caractéristiques peuvent décrire différents aspects de la saison, comme par exemple :
- l’activité cyclonique, paramètre d’intérêt majeur en prévision saisonnière, que l’on caractérise habituellement par le nombre de jours cumulés avec présence d’un phénomène cyclonique ou bien par le nombre de phénomènes cycloniques (bien qu’il s’agisse d’un paramètre un peu moins pertinent),
- les zones privilégiées de naissance des tempêtes tropicales,
- ou encore, une éventuelle typologie particulière des trajectoires (par exemple une saison avec une majorité de trajectoires vers l’ouest)
L’élaboration de la prévision saisonnière nous oblige à identifier et à tenter de comprendre les mécanismes qui modulent l’activité cyclonique de notre bassin à l’échelle interannuelle (d’une saison cyclonique à l’autre). C’est donc quelque part, un moyen de mieux comprendre son fonctionnement.
Ce que la prévision saisonnière d’activité cyclonique n’est pas …
"Il convient de rappeler qu’il n’y a AUCUN lien direct entre l’activité cyclonique globale d’une saison et le risque d’impact sur une petite île comme La Réunion. On peut très bien être dans une année active et n’avoir aucun impact direct et vice versa".
D’autre part, Météo insiste sur le fait que "la prévision saisonnière ne permettra JAMAIS d’anticiper, plusieurs mois à l’avance, quelle sera la proximité par rapport à La Réunion ou toute autre terre habitée des phénomènes cycloniques attendus".
Une saison cyclonique 2015-2016 sous le signe d’un El Nino fort
El Niño et son pendant La Niña sont des "phénomènes océaniques à grande échelle du Pacifique équatorial, affectant le régime des vents, la température de la mer et les précipitations".
El Niño et La Niña correspondent "aux deux phases opposées du phénomène couplé océan/atmosphère appelé ENSO (El Niño / Southern Oscillation). Lors d’un épisode El Niño, on constate que les eaux chaudes de surface, accompagnées de nuages et de précipitations, refluent du Pacifique équatorial ouest vers le Pacifique équatorial est.
"De par son ampleur (augmentation de température de l’ordre de 1°C ou plus des couches océaniques superficielles pendant plusieurs mois) et l’étendue de la zone concernée (au niveau de l’équateur, le bassin pacifique tropical s’étend sur une zone large de plus de 10 000 km), El Niño affecte le climat mondial dans son ensemble".
Cela est d’autant plus vrai cette année puisque le phénomène en cours devrait très probablement figurer parmi les plus puissants observés depuis 1950. "Il est prévu atteindre son maximum d’intensité au cours des deux derniers mois de l’année avant de commencer à décroître début 2016".
Sur le Sud-Ouest de l’océan Indien et sur la période entre janvier et mars (cœur de saison cyclonique) : "un épisode El Nino se traduit par des eaux plus chaudes que la normale sur une grande partie du domaine tropical. Au niveau atmosphérique, une vaste anomalie de circulation à composante anticyclonique se met en place près du sol sur une grande partie est et centrale de l’océan Indien sud. En altitude, le jet d’ouest subtropical, habituellement vers 35-40°S, est décalé plus au nord au niveau des latitudes tropicales".