Concurrencé par les exportations venant d’Inde ou de Madagascar et soumis à des normes plus drastiques, l’oignon péi est menacé, la production baisse inexorablement. Mais la Chambre d’agriculture souhaite relancer l’activité.
Thierry cultive deux hectares d’oignon à Saint-Leu. Face aux importations d’oignon d’Inde ou de Madagascar, il constate une baisse de la production locale. De 4 000 tonnes d’oignon produits il y a quelques années, on est passé à 1 000 tonnes aujourd’hui.
"Moi j’ai des collègues qui font des oignons dans le secteur. Certains ont déjà arrêté. Et d’autres collègues ont encore pu tenir le coup cette année. Mais, l’année prochaine, s’il n’y a plus de désherbant, ils vont arrêter", explique-t-il.
Principale raison invoquée par les producteurs locaux qui décident d’arrêter, les normes européennes qu’il faut respecter dans les champs. Une obligation à laquelle échappent les produits importés.
"Nous avons récemment retiré des désherbants que nous utilisions jusqu’à présent. Ce qui m’agace un peu, c’est qu’on importe aujourd’hui des oignons de Madagascar ou d’Inde, et ces pays utilisent encore ces désherbants qui sont interdits chez nous", déplore le producteur.
Sans l’utilisation de ces désherbants, qui sont considérés comme dangereux pour la santé, il faut procéder à un arrache manuel des mauvaises herbes. Ce qui se traduit par un coût supplémentaire pour les producteurs.
À la Chambre d’agriculture, le problème est connu. Des discussions ont lieu avec les plus hautes instances.
"À chaque fois que nous discutons avec les décideurs de l’Union européenne, nous demandons des conditions spécifiques et des normes adaptées aux productions locales. C’est une production qui est en train d’être relancée. Nous travaillons avec des organismes de recherche comme l’Armeflhor ou le Cirad, afin de pouvoir mettre en place des techniques qui soient adaptées à la production locale".