Les surfeurs qui étaient parmi les premiers à glisser sur les vagues du littoral de l’île ont freiné la passion ces dernières années suite aux attaques. Ils évoquent la problématique de la crise requin.
Ces surfeurs nés à La Réunion ont appris et grandi sur les vagues Saint-Pierroises. Ils ont vu le surf évoluer pendant 30 ans, se rappellent des conditions à l’époque et déplorent le danger constant qui guettemaintenant les passionnés.
Ces amis se sont retrouvés devant les vagues de Saint-Pierre. Eux, qui occupaient avant les spots de la jetée, de Terre Sainte, aujourd’hui, personne n’est à l’eau.
"On était 35, 45 à l’eau, tous les jours, du matin au soir. Maintenant, on choisit les créneaux, on est de moins en moins nombreux dans l’eau et malgré ça, on a de plus en plus d’attaques", lance Olivier Hoareau qui surfe sur les vagues depuis 35 ans.
Pour ces surfeurs, Saint-Pierre a toujours été leur zone de prédilection, évitant l’Ouest depuis la création de la réserve marine.
"Depuis qu’ils ont mis ça, on n’a plus le droit de mettre le doigt de pied dedans. Le requin s’approche et mange tout ce qu’il y a. Le petit poisson, tout. Et t’es dedans, t’es comme une tortue", lance David Seroc qui glisse au large depuis 28 ans, "mais dans mon temps, on surfait partout."
Retour aux pratiques du passé préconisée
Selon ces surfeurs, les solutions proposées peuvent être expérimentées mais le retour aux pratiques de leur temps leur semble le plus efficace.
"Il faut occuper l’eau. Il faut qu’il y ait des gens dans l’eau, nous devons reprendre la mer. C’est une île et la baignade est interdite. Le requin, c’est son domaine, mais si on a une activité dans la mer, il ne vient pas là", assure Nelson Endoulma, qui a passé 30 ans a chassé les vagues.
Une chose est sûre, ces surfeurs expérimentés rêvent d’un retour à la normale et à la fin d’une crise qui voit les parents craindre pour la vie de leurs enfants passionés par la mer.
Une crise qui s’enlise
Depuis 2011, 7 personnes ont été mortellement attaquées par des requins, 3 étaient des surfeurs dont le jeune Elio, la dernière victime.