Réquisitionnée depuis hier, la station-service Shell du Gol est paralysée par une trentaine de professionnels du BTP (Bâtiment et Travaux Public). Un chef d’entreprise et ses salariés ont décidé de bloquer cette station pour pouvoir ravitailler leurs engins. Les gendarmes sont sur place.
La tension monte d’un cran à Saint-Louis et plus précisément dans la station-service du Gol. Réquisitionnée depuis hier sur décision du préfet de La Réunion - Dominique Sorain -, cette station est paralysée par une trentaine de professionnels en colère.
Un chef d’entreprise du BTP et ses salariés ont décidé de monter au créneau dans l’espoir d’obtenir un peu d’essence. Pénalisés par la grève de la SRPP (Société Réunionnaise des Produits Pétroliers), ces professionnels affirment ne plus pouvoir travailler. Quinze de leurs engins sont à sec et par conséquent, l’activité tourne au ralenti et les chantiers sont pareillement paralysés.
Les gendarmes sur place pour libérer les pompes
Face à ces nouvelles tensions, les gendarmes sont sur le terrain et après une phase de négociations, les forces de l’ordre ont réussi à libérer deux pompes dans cette station-service du Gol.
Les professionnels en colère acceptent que les sapeurs-pompiers et les professionnels de la santé se ravitaillent mais ils maintiennent le blocage pour les autres professionnels autorisés à faire le plein.
La revendication des professionnels du BTP est simple : ils exigent de pouvoir mettre "au moins 20 euros d’essence dans tous les engins de chantier".
Bernard Picardo et Ibrahim Patel tirent la sonnette d’alarme
Hier, le Président de la Chambre de Métiers et de l’Artisanat de la Réunion - Bernard Picardo - et le président de la CCIR (Chambre de Commerce et de l’Industrie de La Réunion) - Ibrahim Patel - ont interpellé le préfet de La Réunion quant aux conséquences de la grève de la SRPP. La population et les professionnels sont directement pénalisés par ce mouvement de grève.
"Au-delà du risque potentiel de trouble à l’ordre public, l’économie réunionnaise, fortement fragilisée par ces dernières années de crise, se retrouve une nouvelle fois en grand danger" a déclaré Bernard Picardo.
La Chambre de Métiers et de l’Artisanat demande que l’ensemble des entreprises puissent "bénéficier de l’accès à l’approvisionnement en carburant dans le cadre des dispositifs mis en place. Leur survie en dépend".
Le président de la CCIR appelle à la médiation
"Pour la seconde fois de l’année, la population et les entreprises sont victimes de ruptures d’approvisionnement en carburant. Face aux risques de pertes de chiffres d’affaires qu’engendrent ces ruptures, les entreprises réunionnaises et les plus petites en particulier, déjà fortement fragilisées par la crise qu’elles subissent, ne peuvent plus faire face à des périodes d’inactivité forcées, c’est pourquoi j’invite l’ensemble des parties prenantes à la médiation" a lancé le président de la Chambre de Commerce et de l’Insdustrie par voie de communiqué.