Un nouvel arrêté préfectoral a été présenté hier par le préfet de La Réunion afin de permettre un retour "progressif" aux activités nautiques. Si cet arrêté restreint toujours certaines activités sur la bande des 300 mètres mais grande nouveauté, il comprend des exceptions. En clair, la baignade et les activités seront autorisées dans le lagon, dans les espaces aménagés surveillés mais aussi dans des zones d’expérimentation opérationnelles.
Réunis jeudi 12 février, les membres du comité réunionnais de réduction du risque requin (C4R) ont annoncé un retour "progressif" des activités nautiques à La Réunion.
Des activités au rang desquelles l’on retrouve la pratique du surf. Éric Sparton, le président de la Ligue réunionnaise de surf est dans cette même optique avec la mise en place d’étapes. "Nous sommes toujours dans une phase d’évaluation. On va remettre les activités à l’eau et les étendre sur différents secteurs. Notre objectif en tant que Ligue de surf n’est certainement pas de rester dans cet encadrement, mais de l’étendre à l’ensemble des activités".
De son côté, le préfet a signé un arrêté préfectoral restreignant certaines activités sur la bande des 300 mètres mais il existe désormais des exceptions.
Ce nouvel arrêté est applicable jusqu’au 15 février 2016.
Le président de Région Didier Robert a également annoncé que 10 millions d’euros ont d’ores et déjà été réservés au niveau du budget régional. La Région affirme déployer "des moyens exceptionnels pour lutter contre la crise requin". L’enveloppe de 10 mililions d’euros permettra de réaliser des infrastructures lourdes dans les communes côtières.
2015, une année de transition via la création de zones d’expérimentation opérationnelles
Aux côtés du président de Région Didier Robert et de la sous-préfete de Saint-Paul, le préfet de La Réunion a présenté hier un cadre réglementaire rénové afin de permettre une reprise progressive et encadrée des activités concernées par le risque requin.
Tout comme le précédent, l’arrêté signé par le préfet hier est basé sur le principe de la restriction de certains activités dans la bande des 300 mètres (la baignade et les activités nautiques utilisant la force motrice des vagues). Mais la grande nouveauté réside dans le fait que cet arrêté préfectoral est assorti d’exceptions, en l’occurrence :
- le lagon,
- les espaces aménagés et surveillés hors lagon,
- et une nouveauté : les zones d’expérimentation opérationnelle.
La préfecture de La Réunion souligne que la gestion du risque requin s’inscrit dans "une démarche globale mettant en oeuvre plusieurs solutions complémentaires". La préfet a donc présenté le concept "des barrières de sécurité successives" qui se décline sur les lieux de pratiques nautiques.
Ces barrières de sécurité successives se rapportent à des expérimentations opérationnelles en cours :
- les projets de sécurisation portés par les mairies (pose de filets de protection, recherche de dispositifs innovants de sécurisation...) ;
- le projet "Cap Requin" et le programme "Valorequin" porté par le CRPMEM ;
- le programme Vigies requins renforcées (VRR) porté par la ligue réunionnaise de surf.
Des zones d’expérimentation opérationnelles pour un retour à l’eau progressif
Il s’agit clairement d’espaces aménagés dans lesquels pourront être menées une ou plusieurs expérimentations opérationnelles de réduction du risque requin. Mais pour certains professionnels du secteur, qui ne sont pour l’heure pas concernés, c’est l’exaspération.
Attention : ce sont les maires qui devront définir les conditions et les zones géographiques dans lesquelles la baignade et les activités nautiques pourront être pratiquées. On sait d’ores et déjà que plusieurs zones d’expérimentations opérationnelles pourraient prochainement s’ouvrir à Saint-Paul, Trois Bassins et Saint-Leu.
Pour l’heure, il s’agit précisément de "sessions de pratique organisées pour le pôle espoir régional et les partenaires d’entraînement".
Interrogé hier soir sur Antenne Réunion, le président de Ligue de surf de La Réunion - Eric Sparton - a déclaré qu’il espère que l’extension de la zone d’expérimentation pour les surfeurs sera mise en place d’ici un mois, toujours de manière progressive.
"Nous avons déjà un calendrier des compétitions, ce qui est déjà énorme. On va commencer par le faire sur le pôle espoir, essayer de voir comment cela se passe, éventuellement détecter les faiblesses du dispositif, puis le faire évoluer sur les compétitions" explique Eric Sparton.