Selon une enquête de l’INSEE portant sur les déplacement domicile-travail, il s’avère que 8 Réunionnais sur 10 sont en voiture pour se rendre sur leur lieu de travail. Il faut savoir que seuls 5 % des Réunionnais empruntent les transports en commun pour aller au travail.
L’enquête de l’INSEE portant sur les déplacements "domicile-travail" des Réunionnais apporte bon nombre de renseignements sur les comportements. Chaque année, 4500 personnes - supplémentaires - empruntent le réseau routier réunionnais mais malgré tout, l’utilisation des transports en commun reste faible. Seuls 5% des Réunionnais utilisent les bus sur le département.
La périurbanisation défie le transport durable
Au 1er janvier 2011, 240 000 personnes travaillent à La Réunion, soit 94 000 personnes de plus qu’en 1990. Ainsi, 4 500 personnes supplémentaires empruntent chaque année le réseau routier. Les Réunionnais se déplacent également de plus en plus loin pour aller travailler.
La part des transports en commun reste faible
Seulement 5 % des Réunionnais empruntent les transports en commun pour aller au travail. Cette part reste stable depuis 1999 mais est trois fois plus faible qu’en métropole (15 %). Néanmoins le nombre de personnes utilisant les transports en commun progresse chaque année (+ 300 personnes) mais beaucoup moins que le nombre d’automobilistes (+ 5 600). La part de l’automobile augmente ainsi entre 1999 et 2011, passant de 72 % à 78 %.
Malgré le développement des réseaux, les transports en commun ne semblent pas répondre aux exigences de fréquence, de régularité ou de correspondances, notamment pour les personnes qui travaillent loin de leur domicile.
70 % des personnes en emploi convergent vers 4 bassins d’emploi
Parmi les 240 000 travailleurs de La Réunion en 2011, 70 % travaillent dans quatre bassins d’emplois : 30 % à Saint-Denis/Sainte-Marie, 18 % à Saint-Pierre/Saint-Louis, 11 % à Saint-Paul et 11 % au Port/La Possession. La part des travailleurs qui résident à l’extérieur de leur bassin d’emploi a fortement augmenté au cours des vingt dernières années, variant de 26 % à 47 % selon les bassins. Cet allongement des distances parcourues entre le domicile et le lieu de travail résulte de la périurbanisation et du développement au cours du temps du réseau routier.
Le franchissement de la Rivière des Galets et l’entrée Est de Saint-Denis sont très fréquentés
Les déplacements entre le domicile et le travail sont concentrés sur des plages horaires limitées et contribuent à l’engorgement du réseau routier. Le trafic est particulièrement intense entre Saint-Paul et Sainte-Suzanne.
Le secteur le plus fréquenté est le passage de la Rivière des Galets dans le sens Saint-Paul - Le Port (14 200 automobilistes quotidiens dans ce sens le matin). Les entrées de Saint-Denis sont également des points névralgiques du réseau routier. L’entrée Est de Saint-Denis est le deuxième secteur routier traversé par le plus grand nombre de travailleurs en voiture chaque jour (13 000 automobilistes). Il dépasse désormais les flux provenant de l’Ouest (9 500 automobilistes). ;
25 km sont parcourus chaque jour en moyenne
Les travailleurs qui se déplacent en voiture, transports en commun ou deux-roues parcourent en moyenne 25,3 km chaque jour pour leur trajet domicile-travail. En cumulant ces distances, 5 100 000 km, soit 127 fois le tour de la Terre, sont parcourus chaque jour à La Réunion. Ces véhicules rejettent environ 860 tonnes de CO2 dans l’atmosphère pour ces déplacements, sur la base d’une émission moyenne de 170 grammes par kilomètre.
Chaque personne se rendant au travail avec un véhicule motorisé émet en moyenne une tonne de CO2 par an. C’est plus que la moyenne des autres régions françaises hors île de France (0,7 tonne). En effet, la distance moyenne parcourue par personne est plus longue à La Réunion (25 km contre 20 km en France métropolitaine hors Île-de-France) et l’utilisation des transports en commun est moins fréquente.
Le parc automobile vieillit et devient plus puissant
Au 1er janvier 2014, le parc de véhicules particuliers de moins de 15 ans est évalué à 336 000 automobiles à La Réunion. Il est stable depuis 2010, mais il vieillit. En 2014, les véhicules récents, de moins de 6 ans, réputés moins polluants ne représentent plus que 31 % du parc contre 36 % en 2010. Parallèlement, les véhicules sont un peu plus puissants. Le nombre de véhicules diesel augmente de 4,2 % entre 2010.
L’évolution du parc automobile est ainsi défavorable au regard des objectifs de durabilité, en matière de consommation et de pollution. Néanmoins les voitures hybrides apparaissent progressivement dans le paysage automobile réunionnais.
(Source : enquête de l’INSEE Déplacements domicile-travail / "La périurbanisation défie le transport durable").