Poteau qui s’effrite, sol qui s’affaisse, falaise menaçante... 4 établissements ont été fermés en cours d’année scolaire. En cause, la dangerosité des lieux. Comment les communes gèrent-elles ces risques et peuvent-elles anticiper ?
En septembre dernier, l’école de Grand-Fond à Saint-Paul, dans le quartier de Saint-Gilles-les-Bains, fermait ses portes. Suite à l’effritement d’un poteau de soutènement, plus de 200 élèves ont été délocalisés. A La Possession, le sol d’une classe s’est affaissé. Les établissements scolaires souffrent parfois de leur vétusté.
Dans d’autres cas, c’est la nature qui est en cause. A Ilet Furcy dans le cirque de Cilaos, et quelques jours avant à Saint-Joseph, école de La Passerelle et école Léon Dierx, deux établissements contraints à la fermeture en raison d’un risque d’éboulement.
Au total, plus de 600 élèves ont dû être rescolarisés. Difficile pour les services municipaux d’anticiper ces phénomènes. "On a des bâtiments qui sont construits dans années 60,70 et quand ils sont bien entretenus, ils ne bougent pas", explique Christiant Ecolivet.
Pour, l’inspecteur santé et sécurité au travail du rectorat, "la vétusté, elle vient quand il y a ce manque d’entretien". Entretien rime avec contrôles. Une mission assurée par l’académie. La Réunion compte 538 écoles primaires, 81 collèges et 46 lycées. Ce sont donc 665 établissements publics qui sont soumis à ces contrôles.
50 opérations sont menées chaque année. Un chiffre qui traduit la difficulté d’exercer un suivi régulier. Pour, Robert Tuco, premier adjoint à la mairie de la Possession, c’est à la collectivité de faire "le nécessaire au travers d’une vérification de l’ensemble du bâti qui date de plus de dix ans". "Nous avons l’obligation de faire cette démarche", ajoute-t-il.
Pour les établissements situés dans des zones à risque, à l’image de l’école de la Passerelle à Saint-Joseph et de Léon Dierx à Saint-Louis, c’est le BRGM (Bureau de recherches géologiques et minières) qui intervient. Le risque naturel est encore moins facile à prévoir et à anticiper. Le BRGM n’est mobilisé qu’après la chute de blocs.
"A La Réunion, il y a tellement de zones fragiles et exposées, que ce serait assez compliqué d’aller faire un inventaire", estime Séverine Bès-de-Berc. Pour la directrice du BRGM, l’accent est mis sur l’identification de "l’origine du problème". "Ensuite nous allons donner des orientations, indiquer s’il y a des risques résiduels", poursuit-elle.
Si le rectorat et le BRGM ont un rôle d’experts, la décision d’entamer des réparations ou de délocaliser des classes appartient aux communes. Le maire reste responsable de tout accident dans les établissements publics de sa commune.