Immersion dans un centre d’hebergement d’urgence, à la veille de la journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes.
Le mardi 25 novembre sera marqué par la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes. A La Réunion, cinq plaintes sont enregistrées chaque jour suite à ces violences au coeur du foyer.
A la veille de cet événement, des victimes qui vivent dans un centre d’hébergement d’urgence ont accepté de témoigner. Sur le département, on compte quatre structures d’accueil d’urgence pour les femmes victimes de violences conjugales, soit une centaine de places.
Pour les victimes, il s’agit d’une première étape avant la reconstruction. Agée d’une vingtaine d’années, Anne (nom d’emprunt) a déjà vécu l’enfer. "Une violente dispute, des râlés-poussés, j’ai été trainée par terre tirée par les cheveux en étant enceinte de quatre mois, un accident de voiture, un compte en banque vidé... Et j’ai failli perdre mon petit garçon" témoigne Anne.
C’est finalement une assistante sociale qui a réussi à trouver une place en centre d’hébergement d’accueil urgence pour Anne. Pour cette jeune femme, il faut maintenant se reconstruire avec son enfant.
Mais même en structure d’accueil, les violences conjugales restent tabous pour les victimes. Certaines femmes vivent avec la peur du foyer : peur de l’inconnu, peur d’être reconnue et peur du "Ladi Lafé".
Les encadrants tentent de rassurer les victimes au quotidien en les aidant à construire un nouveau projet de vie, sans violences. "Nous avons différentes équipes pour écouter, sécuriser et soutenir ces femmes". Mais il n’existe que quatre centre d’hébergement d’urgence sur le département alors que 1600 plaintes pour violences conjugales ont déposées l’an passé.