Les associations se mobilisent contre les violences faites aux femmes

15% de violences conjugales sont enregistrées à La Réunion, contre 9% en Métropole. Un chiffre qui rappelle l’interêt et l’importance de se mobiliser contre les violences intrafamiliales. En 2013, 1 600 plaintes ont été déposées. 5 plaintes sont enregistrées en moyenne par jour en 2014.

Si les violences sont encore trop présentes dans l’île, un changement de comportement des victimes a toutefois été constaté. "Il y a beaucoup plus de femmes qui, aujourd’hui, dénoncent les violences", explique Thérèse Baillif. Pour la présidente du CEVIF, les victimes "se sentent d’avantage soutenues par les associations, par les pouvoirs publics et qu’elles osent en parler".

Les disputes familiales sont également motifs de divorces. Depuis 2010, ce paramètre est notamment pris en compte via les demandes d’ordonnance de protection. "Nous avons vu le nombre de demandes augmenter à La Réunion", indique Virginie Santoro. Selon la juge aux affaires familiales, la mesure est "mieux connue" et "mieux utilisée".

Le Collectif pour l’élimination des violences intrafamiliales et le Conseil général organisent une grande journée de mobilisation le 25 novembre prochain, à l’occasion de la journée internationale pour l’élimination des violences faites aux femmes. Au programme : débats et diffusion de spots de sensibilisation. Une marche lumineuse sera organisée à 19 heures à Saint-Denis.

Marie-Alice Sinaman est la marraine de la manifestation. L’artiste "invite la population réunionnaise à prendre conscience du fléau des violences faites envers les femmes". "Ce n’est plus possible en 2014, d’entendre encore qu’une femme est battue, violentée, harcelée, violée... Ce sont des choses que nous ne pouvons pas accepter", dénonce-t-elle.

Dernier drame sur fond de dispute conjugale en date : le 5 mars dernier, à l’Entre-Deux, un gramoune a tué sa compagne de 71 ans avant de retourner son arme contre lui.