Ils sont cinq et ils refusent d’être mutés en métropole. Ces néo-professeurs dénoncent la non prise en compte de leur situation personnelle, parfois problématique, pour statuer sur leur affectation.
46 futurs professeurs stagiaires ont obtenu la révision de leur dossier d’affectation. Pour 5 nouveaux enseignants, la situation n’est toujours pas réglée. Soutenus par FO (Force Ouvrière), ils ont obtenu une audience avec le recteur, Thierry Terret, la semaine prochaine.
Ces anciens professeurs stagiaires dénoncent des affectations qui ne prennent pas en considération leur situation personnelle, et en particulier l’aspect familial.
Émilie est tombée enceinte durant son année de stage. D’abord titularisée à La Réunion, elle a appris récemment sa mutation dans l’Hexagone. Un changement d’affectation que la néo-professeure juge "injuste". "C’est dévalorisant et dégradant pour l’image de la femme", dénonce la mère de famille. Sa mutation, Émilie l’a apprise tardivement "par courrier, juste avant l’ouverture des serveurs".
Pour Olivier, la situation est tout aussi délicate. Le père de famille a été contractuel pendant trois ans avant de passer le concours de l’Education nationale. Aujourd’hui, le nombre de points qu’il cumule ne lui permet pas de choisir son affectation. Olivier a été muté dans l’académie de Versailles.
Pour ces professeurs, la contrainte n’est pas financière. "J’ai connu un divorce et aujourd’hui j’ai la garde alternée de mon fils de 13 ans", explique Olivier. Impossible pour lui de quitter l’île pour aller s’installer à 10 000 km.
La rentrée en métropole est prévue le 1er septembre. S’ils ne se présentent pas à leur poste, ces enseignants sont considérés comme démissionnaires. "Je vais formuler une demande de mise en disponibilité, explique Olivier, si elle est aussi refusée, je vais devoir démissionner, tout simplement".
Pour les syndicats, le problème vient aussi du nombre d’heures supplémentaires effectuées par les professeurs titulaires. "Si nous prenions les heures supplémentaires vacantes dans les établissements, on pourrait tout à fait accueillir ces stagiaires", estime Marie-Laure Adam, secrétaire académique adjointe de SNETA-FO.