Le métier de surveillant pénitentiaire peine à recruter. Conditions de travail difficiles, concurrence, à la prison de Domenjod, Antenne Réunion a suivi Maya Sescousse dans son quotidien d’officier capitaine.
La sécurité et la surveillance comme priorité, un mousqueton et un téléphone d’urgence comme défense. "Le métier est difficile, quand on se fait insulter le matin, quand des détenus ont des crises suicidaires, des crises de démence... cela arrive. Mais on est pas seule pour le vivre", confie Maya Sescousse.
L’officier capitaine travaille dans une unité spécifique dédiée au soins médicaux des détenus à la prison de Domenjod de Saint-Denis. Elle reçoit régulièrement des prisonniers pour s’assurer de leur santé psychologique. Au plus près des détenus, les surveillants pénitentiaires parviennent en effet à détecter au mieux leurs problèmes psychologiques potentiels, et réels.
Concernant la violence, en près de 19 ans de carrière, et après avoir arpenté les couloirs de six établissements différents, Maya Sescousse a progressivement appris à la contrôler. "Bien sûr vous allez être interpellés, gentiment, d’autres vont vous insulter, vous cracher dessus, mais de là à vivre dans la peur, non."
Au total, ce sont 200 agents qui veillent sur 620 détenus à la prison de Domenjod, ce que l’officier capitaine juge cependant insuffisant. Un manque de personnel - en 2019, seul 20% des candidats inscrits se sont présentés au concours - qui peut notamment s’expliquer par des conditions de travail difficiles et énergivores, mais aussi une concurrence rude.
Mais le secteur recrute : 1000 postes sont à pouvoir dans toute la France selon le Ministère de la justice alors que les syndicats estiment que 3000 surveillants seraient nécessaires.
Pour postuler, un concours national pour la France métropolitaine, et un local pour l’Île de France, à plusieurs conditions cependant : avoir minimum 18 ans, présenter un casier judiciaire vierge et le brevet des collèges. Tout cela permettant ensuite d’accéder aux épreuves écrites, puis sportive et orale. Côté rémunération, un surveillant pénitentiaire gagne entre 1.355 € (hors primes de stage) en tant qu’élève et jusqu’à 2.416 € à 2.744 € comme Major.