Dans notre département, le rapport annuel de la fondation Abbé Pierre souligne le paradoxe entre la construction de logements neufs et l’attente de ces familles qui dure entre quatre et cinq ans. La fondation Abbé Pierre peut soulager cette attente. Elle bénéficie en effet de dix-sept appartements répartis dans toute l’île qu’elle propose temporairement à ceux qui en ont le plus besoin.
Après des mois, des années de galère, Eddy et Fabrice, deux trentenaires qui touchent les minima sociaux ont enfin trouvé un emploi. Ils partagent depuis quelques semaines l’un des appartements que compte la structure d’hébergement prioritaire gérée par la fondation Abbé Pierre.
Avant de poser ses valises dans ce logement, Fabrice qui n’a pas vu ses enfants depuis plus de six mois a passé plusieurs jours à dormir dans la rue. C’est finalement une hospitalisation qui l’a aidé à s’en sortir.
Le soutien des membres de la fondation Abbé Pierre a lui aussi permis à Eddy de rebondir. Le jeune homme a dû vivre deux ans chez sa soeur en attendant de trouver un logement. Une période qui n’a pas été évidente pour lui car il ne se sentait pas à sa place.
Si aujourd’hui, ces deux Réunionnais ont pu relever la tête, c’est grâce à l’aide que leur a apporté la fondation Abbé Pierre. Dans son rapport annuel, l’organisme déplore plus de 22 000 demandes de logement en souffrance dans notre département, ce qui représente quatre à cinq années d’attente par demandeur.
Afin de combattre ce problème en profondeur, la fondation formule plusieurs propositions parmi lesquelles l’augmentation de la ligne budgétaire consacrée à la construction de logements sociaux.
Il s’agit aussi pour la fondation d’augmenter le nombre de logements temporaires d’urgence et de lutter contre l’insalubrité. Et pour cause, il y aurait actuellement près de 26 000 logements insalubres à la Réunion.