Antenne Réunion
Le 1er mai, conformément au Code du travail, toutes les boulangeries françaises devront rester fermées sous peine de sanction financière. À La Réunion, 330 boulangerie baisseront le rideaux jeudi prochain. Une fermeture qui dérange une partie de la profession, qui réclame une modification de la loi.
C’est une date à cocher sur le calendrier. Cette année encore, certaines professions devront impérativement baisser le rideau. Le 1er mai, fête du Travail, est l’un des rares jours fériés obligatoirement chômé pour certains secteurs. C’est notamment le cas des boulangeries.
Une situation qui surprend ces clients : « Ils n’ont pas le droit de travailler parce que c’est le 1er mai. Mais s’ ils veulent travailler ils vont avoir une amende ? Il vaut mieux rester fermé. », « Je trouve ça inadmissible. Les gens ont quand même le droit de faire ce qu’ils veulent. »
Pas de baguette fraîche, ni de viennoiserie. La règle est claire. Une décision qui ne fait pas l’unanimité chez les artisans. « Le gouvernement juge qu’on est en période critique, ce qui est vrai. Si on a la possibilité d’être ouvert, chacun choisira. », indique l’un d’eux. Un autre s’interroge : « En fonction de quoi prend-on cette décision ? À l’heure actuelle, les gens ont un pouvoir d’achat qui est diminué, on nous rabâche que les français ne travaillent pas assez, que le niveau de vie a diminué, mais on empêche quand même les gens de travailler. »
Les contrevenants s’exposent à des sanctions. Des contrôles pourront être menés dans les communes. En cas d’ouverture illégale, les amendes vont de 750 euros pour un salarié, jusqu’à 1 500 euros pour un apprenti. « Cette année, vu la conjoncture, les gens souhaitent travailler et certains salariés aussi, remarque un patron. Il faut savoir qu’un jour férié comme le 1er mai, il y a une journée de majoration de 100% plus une journée de récupération. » Ajoutant : « On a fait le calcul de notre côté, ce n’est pas rentable. Vu la masse salariale que ça génère, il faut bien produire pour vendre. Payer des gens ce n’est pas un problème, mais quand on rajoute les charges, on est hors des clous. »
Sauf dérogation préfectorale, les fournils resteront vides. D’ici jeudi prochain, les consommateurs devront donc prendre leurs dispositions, quitte à faire leurs achats la veille.