Le plan de rigueur décidé par le gouvernement prévoit d’augmenter la taxe sur les contrats d’assurance (TCA). Ainsi la taxe spéciale sur les complémentaires santé passera de 3,5% à 7%. Théodore Hoarau, président de la Mutualité Française à la Réunion, dénonce une mesure "injuste" et "inacceptable", qui va particulièrement pénaliser les Réunionnais qui payent déjà 20% à 30% plus chers qu’en métropole leurs frais de santé.
L’augmentation des taxes sur les mutuelles a poussé les complémentaires santé à engager un véritable bras de fer avec l’Etat. La Mutualité Française a lancé une pétition en ligne afin de faire pression sur le gouvernement pour qu’il fasse marche arrière sur cette dernière mesure d’austérité. Près de 40 000 signatures ont déjà été recueillies. Avec ce slogan "Un impôt sur notre santé ? C’est non !", la mutualité dénonce l’alourdissement de la taxation des contrats de complémentaire santé. L’Etat prévoit de ponctionner de 1,1 milliard d’euros en année pleine sur les mutuelles. Une recette supplémentaire visant à renflouer les caisses de la Sécurité Sociale déficitaires de près de 10 milliards.
Interrogé sur cette question, Théodore Hoarau, le président de la Mutualité Française de la Réunion, estime que les Réunionnais seront doublement pénalisés par cette nouvelle taxe. "Taxer la santé n’est évidemment pas la bonne démarche. A la Réunion, comme les mutuelles sont plus chères qu’en métropole, les taxes vont passer de 9,77% à 13,27%", explique le président. "De plus, la taxe étant proportionnelle à la cotisation, les personnes âgées seront les premières à subir cette hausse", déplore Théodore Hoarau.
Soulignant des frais de santé de 20 à 30% plus chers à la Réunion, alors que le SMIC identique à celui de métropole, le président de la Mutualité juge cette mesure incohérente économiquement. "La TVA est minorée ici sur des produits comme les hamburgers alors qu’il est prouvé qu’ils sont mauvais pour la santé, parallèlement on ne minore pas la taxe sur les contrats de santé", s’insurge t-il. Dans une récente étude, il apparaît que 29% des Français ont renoncé à se soigner faute de moyens financiers. Aux Etats-Unis, où le domaine de la santé est régi par un système de fonds individuels privés, 25% de la population renonce à des soins médicaux par manque d’argent. "Au vue de ses chiffres, il faut que l’on arrête de se targuer d’avoir le meilleur système de santé au monde.", estime Théodore Hoarau.