Lionel Calenge, directeur général du CHU de La Réunion, était l’invité du 19h d’Antenne Réunion. Il plaide pour une multiplication des tests à La Réunion, et un strict contrôle des arrivants sur l’île.
Interrogé sur le stock de masques dont dispose le CHU de La Réunion, son directeur général Lionel Calenge assure avoir un stock disponible pour environ un mois, tant en masque chirurgicaux que FFP2.
"On veille à la sécurité de nos approvisionnements", explique-t-il. Des commandes ont été passées par de nombreux acteurs publics : Santé publique France, l’ARS, l’Etat, le Département, et même le CHU lui-même. "On n’a pas arrêté d’élargir les indications du port de masque pour le personnel", explique Lionel Calenge, qui rappelle l’importance du masque notamment dans les différents services du CHU, ainsi que pour les personnels fragiles ou qui sortent de quatorzaine. "Il faut protéger les soldats qui vont à la guerre".
Si le directeur général du CHU admet que "l’évolution très limitée du nombre de nouveaux cas positifs depuis quinze jours semble suggérer une cirulation très limitée du virus mais il faut rester prudent, beaucoup de choses vont se jouer dans l’après 11 mai", assure-t-il. Les épidémiologistes du CHU travaillent actuellement sur les conditions sanitaires de ce déconfinement pour éviter une seconde vague.
Selon ce professionnel, les axes importants du déconfinement sont le dépistage généralisé et le strict contrôle des passagers arrivant sur l’île.
Ces derniers doivent être systématiquement dépistés et mis en quatorzaine. Lionel Calenge souhaite également élargir les dépistages afin de pouvoir évaluer le nombre de potentiels patients asymptomatiques.
"Le dépistage est une manière de maîtriser la circulation du virus à venir. Si on met en place une politique ambitieuse généralisée de dépistage on saura mieux endiguer cette épidémie sur l’île".
La politique de dépistage à La Réunion serait plus importante que dans les autres départements Français. Au CHU, 7 000 tests ont été réalisés depuis le début de l’épidémie. Si l’autonomie du CHU est limitée en nombre de test, le directeur compte sur la solidarité publique/privée et le CHU travaille actuellement sur un projet qui vise à produire des tests "made in Réunion". Dans la première moitié du mois prochain, on saura si ce projet est réalisable.
Enfin, le directeur général du CHU assure que tous les malades chroniques peuvent se rendre au CHU pour leurs soins en toute sécurité. Une sécurité "garantie en termes d’organisation, de flux de patients, de circuits de prise en charge". Tout est mis en place pour garantir la continuité des soins.