Des milliers de personnes en France sont touchées par la sclérose en plaques, à l’image de Jean Albert, un Réunionnais, qui se bat au quotidien contre la maladie.
A l’occasion de la Journée Nationale de la Sclérose en plaques (SEP), Antenne Réunion a recueilli le témoignage d’un homme souffrant de cette maladie dégénérative. Atteignant près de 80 000 personnes en France, la sclérose en plaques est la première cause de handicap neurologique chez le jeune adulte.
Altération du système nerveux central, la sclérose en plaques se caractérise par une destruction progressive de la myéline, la gaine protectrice des nerfs du cerveau et de la moelle épinière.
En 1997, Jean Albert Gaillard ressent une violente douleur "un peu comme s’il s’était cassé le genou en tombant de moto", raconte -il. Son médecin traitant lui conseille alors d’aller consulter un neurologue. Lorsque Jean Albert se décide finalement à passer cet examen, le spécialiste détecte des problèmes au niveau du cerveau et même de la moelle épinière. Il apprend alors qu’il souffre de la sclérose en plaques.
Dans près de 70% des cas, la maladie se déclare à partir de 30 ans. Aucun marqueur biologique ne trahit l’apparition de la maladie, qui n’est pas visible lors d’un examen du sang. Actuellement, aucun test permettant de détecter la maladie de façon certaine n’a été conçu.
Les médecins se basent sur un ensemble de signes et de symptômes pour établir leur diagnostic. Ces indices sont multiples. La maladie provoque des troubles moteurs comme l’apparition d’une faiblesse musculaire, entraînant une gêne de la motricité, ou encore des pertes d’équilibre, des troubles sensitifs comme des engourdissements, des fourmillements ou encore perdre la sensibilité de certaines parties de son corps, des troubles visuels, la vue diminuant progressivement et pouvant devenir trouble, des troubles cognitifs comme des pertes de mémoire, des troubles urinaires et sexuels. Même si elle reste compliquée à déceler, le dépistage de la sclérose en plaques s’est largement amélioré ces dernières années.
"Il m’a fait des examens avec des électrodes dans le cerveau, il y avait vraiment un danger car si une plaque se déposait sur le cerveau je pouvais perdre la mémoire, la vue ou la parole.", se souvient Jean Albert. Les conséquences de la maladie sont différentes selon chaque patient. Certains marchent, se déplacent sans difficultés. Mais pour Jean-Albert le développement de la maladie s’est avéré dramatique. Sa vie a basculé et son quotidien a été totalement transformé. Très rapidement, il n’est plus en mesure de bouger. Aujourd’hui, il est handicapé et ne peut plus continuer son métier dans la restauration. "Je suis alité, je n’ai plus de bras, plus de jambes", confie t-il.
Si Jean-Albert suit attentivement les progrès de la médecine et a noté quelques évolutions positives, la science a encore beaucoup à faire pour traiter la maladie. "La recherche avance mais pas assez rapidement", note Jean-Albert pour qui les soins sont encore trop coûteux.