Nous en usons, en abusons parfois, sans toujours mesurer les risques qu’ils représentent. Les répulsifs contre les moustiques, les produits contre les puces du chat ou les traitements contre les poux... Des pesticides domestiques qui font de nos maisons des espaces bien plus pollués qu’on ne l’imagine.
Chez Edith à Saint-Pierre, la bombe aérosol insecticide n’est jamais très loin. Elle l’utilise néanmoins avec parcimonie, sachant que ce n’est pas bon pour sa santé.
"Mi peut pas dire que mi utilise pas du tout, mais très rarement, mi fé des allergies. De temps en temps quand néna un ti peu de fourmis, un ti cancrelat, un truc comme ça."
Pour le jardin arboré, son compagnon a lui banni les insecticides domestiques. Leonel utilise les techniques des anciens : quelques feuilles du jardin qu’il prend soin de brûler dans un pot de peinture vide. Il préserve peut être sa santé, mais pas l’environnement : "I boucane bien, comme ça après i pique moins."
Chez Christian et Armelle, un autre couple à Saint-Pierre, tous les insecticides domestiques ont disparu depuis près de 10 ans. "Avant nou té utilise, mais maintenant quand nou la entendu lété pas bon, maintenant nou prend plus."
Christian nous confie utiliser aujourd’hui d’autres produits naturels, mais un peu plus chers. "Maintenant il y a des nouveaux produits qui sentent bons, même s’ils sont un peu plus chers, c’est meilleur pour la santé."
La maison est bien souvent un repère de produits toxiques, la prudence de ceux qui les utilisent doivent être à son maximum.
"Ces études portaient notamment sur les pyréthrinoïdes, qui sont des molécules qui sont utilisées également dans l’agriculture et en clinique vétérinaire pour combattre poux, puces et tiques chez les chats et chiens. Mais aussi pour tuer les insectes rampants et volants. On utilise des produits cosmétiques dans la salle de bain, tous perturbateurs endocriniens. Et cet empoisonnement général, je pèse mes mots, existe à grande échelle, puisque 84 % des familles sont concernés", expose le docteur Bruno Bourgeon, président de l’Association initiatives dionysiennes (Aid).
Selon l’étude, là où c’est inquiétant également, c’est que les règles de prudence pour l’utilisation de ces produits ne sont pas respectées, comme se laver les mains, porter des gants, voire un masque et quitter la pièce après pulvérisation.