Une étude scientifique menée sur les médicaments luttant contre le paludisme montre qu’un tiers des médicaments utilisés dans le monde sont de mauvaise qualité ou des faux. A la Réunion, pas de risque de tomber sur ces contrefaçons, car les contrôles sur les produits pharmaceutiques sont drastiques.
Le paludisme est à l’origine de la mort de près d’un million de personnes chaque année dans le monde. Un fait mis en évidence par une récente étude scientifique publiée dans la revue Lancet Infectious Diseases rend ce constat encore plus alarmant. En Asie et en Afrique Subsaharienne, un tiers des médicaments utilisés contre le paludisme sont des faux ou sont de mauvaise qualité, ce qui aggrave encore cette catastrophe sanitaire.
Les chercheurs américains et britanniques ont relevé que sur les 1437 échantillons de médicaments prélevés dans 7 pays d’Asie du Sud-Est, 35% ont échoué aux tests chimiques , 46% comportaient des défauts d’emballage et 36% d’entre eux étaient tout simplement faux. Une situation qui n’étonne pas vraiment Claude Marodon, pharmacien et secrétaire de l’Union Régionale des Professionnels de Santé à la Réunion. "Malheureusement, il existe de plus en plus de contrefaçons sur le marché, ce qui est gravissime", souligne t-il.
C’est l’appât du gain et la difficulté des pays émergents à instaurer des contrôles qui seraient à l’origine de cette terrible situation. "Déjà observé en 1980, le phénomène de la contrefaçon a atteint le domaine de la santé et s’est amplifié ces dernières années", précise t-il. La Chine est la source la plus probable des médicaments contrefaits. "Les avantages économiques liés à la contrefaçon illégale de médicaments dépasse actuellement les risques liés à leur production et à leur vente", précisent les chercheurs.
En France et donc à la Réunion, les contrôles sur les produits pharmaceutiques sont très stricts et les moyens de vérification comme les codes-barres sur les boîtes ont encore été durcis. Il n’y a donc pas de risque de tomber dans des pharmacies sur ces produits de contrefaçon. En revanche, Claude Marodon met en garde contre les médicaments vendus sur internet ou achetés à l’étranger, qui ne sont pas soumis aux mêmes contrôles.