C’est la fin de l’été austral et le niveau de vigilance Chikungunya est moyen actuellement sur le département. Les mois de mars à mai sont les plus favorables pour la multiplication des moustiques vecteurs à la Réunion. Les fortes chaleurs et les épisodes pluvieux de ces dernières semaines ont contribué à maintenir en eau des gîtes positifs aux moustiques sur toute la Réunion. Et la surveillance de la population baisse.
A Saint-Benoît les associations assistent à une baisse de l’attention de la population, alors que le risque de retour du chikungunya reste élevé. En 2008, la Direction Régionale des affaires sanitaires et sociales de la Réunion (DRASS) est intervenue auprès de personnes présentant des symptômes compatibles avec une maladie vectorielle et des actions ont été systématiquement menées pour éviter tout risque de propagation de la maladie. Des interventions qui combinent éducation sanitaire, élimination des gîtes et traitement contre les moustiques.
Pourtant la méconnaissance de la transmission est encore importante : «
18% de la population ne croît toujours pas que ce sont les moustiques qui transmettent la maladie, et pourtant 38% de la population a déjà eu le chikungunya » avoue Gaëlle Fohr, du service de lutte anti-vectorielle de la DRASS. Le bilan de l’année 2008 est plutôt satisfaisant. 67 enquêtes ont été réalisées autour de cas de paludisme importé et 152 enquêtes autour de cas suspects de dengue ou de chikungunya, mais aucun cas n’a été confirmé. Le nombre d’interventions donnant lieu à des démoustications reste élevé, «
mais il est indispensable que chacun assure un contrôle hebdomadaire de son environnement, retourne les soucoupes et récipients divers, range les récipients inutiles, veille au bon tri de ses déchets et respecte les calendriers de collecte afin que les déchets ne deviennent pas des gîtes productifs en moustiques sur leurs lieux de dépôt » annonce un agent de la DRASS. Et au final il y aurait eu 6 cas probables de chikungunya, dont un en provenance de Thaïlande, selon l’institut de veille sanitaire.
Aujourd’hui pas moins de 40 associations iront dans 80 quartiers à l’occasion de l’opération Kass’Moustik tout au long de ce week-end (
exemple à La Montagne). Car la lutte contre les moustiques est lente et le souvenir de la dernière grande épidémie encore très présent dans les esprits, puisque 262 000 cas avait été recensés en juin 2006. Les zones urbaines par exemple doivent faire l’objet de traitements de quartiers complets. Les évaluations montrent selon Gaëlle Fohr, «
que la majorité des gîtes larvaires positifs restent, comme en 2007, les soucoupes et petits récipients que nous conservons dans nos jardins, il faut donc continuer à agir chacun dans son environnement et poursuivre l’éducation sanitaire ».
Les ravines, autres zones connues de prolifération des moustiques ont fait l’objet de traitements renforcés en 2008. 297 ravines ont été traitées contre les moustiques, soit environ 453 kilomètres de distance linéaire. Enfin, notamment grâce au numéro vert, les interventions chez les particuliers suite à des signalements de prolifération de moustiques, ont progressé de 52% par rapport à 2007. Les agents de la DRASS poursuivent donc leurs actions avec un tableau de chasse déjà impressionnant. 2000 évaluations entomologiques effectuées, 115 000 maisons enquêtées en 2008 contre 103 000 en 2007 mettant à jour 35 670 gîtes larvaires, et 435 traitements de quartier réalisés en zones urbaines.