Plus de tiers payant possible si le patient refuse le médicament générique proposé : ce sera la règle à partir de lundi prochain dans les pharmacies de l’île.
A compter de lundi prochain, un malade sera contraint d’accepter le médicament générique proposé par le pharmacien s’il veut se faire rembourser le tiers payant. Les médicaments génériques ont souvent mauvaise presse alors qu’ils sont soumis aux mêmes contrôles que les médicaments de marque.
L’objectif pour la Sécurité Sociale étant d’inciter la population à utiliser les médicaments génériques, un générique coûtant en moyenne 30% moins cher que son équivalent de marque.
Le dispositif est simple, si le patient refuse le générique proposé en pharmacie, le remboursement ne sera plus informatique, via la carte vitale. Il se fera à l’ancienne, avec une feuille de soins à remplir et à envoyer, les vignettes à coller et un temps d’attente plus long pour être remboursé que les quelques jours d’attente actuelle avec la carte vitale.
Pour les patients interrogés, ils sont plutôt réticents à prendre du générique. Isabelle a 52 ans et elle estime que "si c’est pas grave, un générique conviendra. Mais si c’est quelque chose d’important, je suis convaincue que le générique est beaucoup moins bon. Il y a certains médecins qui refusent de prescrire du générique car ils veulent que vous preniez la marque. Ils sont contre certains génériques".
Aimé quant à lui, déclare avoir pris des médicaments génériques et avoir ressenti de fortes douleurs. Il a dû alors arrêter son traitement et prendre des médicaments de marque. Pascal, 36 ans, qui achète régulièrement des médicaments pour sa mère qui est malade explique que "ma mère est diabétique et elle a des problèmes de coeur . Donc elle est amenée à prendre tous les mois des médicaments. Les médicaments sont génériques donc ma maman des fois a la hantise de prendre ces médicaments là. Elle pose la question au pharmacien qui met toujours en avant les médicaments génériques".
Amine Bennani est pharmacien dans le quartier de la Providence, et ils est bien conscient que cette mesure ne va pas plaire à ses clients. "Ils vont être mécontents, mais en même temps à mon avis ça va durer un certain temps, mais comme ils n’auront plus le choix, ils vont se faire à l’idée". Le pharmacien estime que "c’est une bonne chose, ça va permettre d’uniformiser la délivrance des médicaments dans les pharmacies. On aura plus de problèmes avec les gens qui pourront changer de pharmacie. Toutes les pharmacies sont sur le même pied d’égalité".
C’est également, selon lui, un moyen de pallier au déficit de la Sécurité sociale. "Si le générique coûte 3 euros moins chers sur une boîte de médicament, sur toute l’échelle de La France sur une année, sur juste un médicament, ça fait des millions d’euros d’économie. Je ne dis pas qu’on va faire des bénéfices, mais des économies".
Il rappelle que "c’est pas par mépris de la santé qu’on fait ça c’est plus pour redynamiser la Sécurité Sociale parce qu’elle est en déficit. Si tout le monde veut avoir accès aux soins, il faut bien passer par le générique".
Le dispositif a déjà été mis en place dans plusieurs départements de France métropolitaine. La mesure vise à renforcer l’usage des médicaments génériques, moins coûteux que les médicaments de marque. L’Asurance maladie rembourse aujourd’hui 721 millions de boîtes de génériques par an, soit près de deux fois plus qu’en 2006, ce qui a permis une économie de 1,3 milliard d’euros en 2011.