Les médicaments sans ordonnance peuvent être vendus en ligne en France depuis vendredi. Le concept et la réglementation ne plaisent pas à tous, notamment à certains pharmaciens et à l’Autorité de la Concurrence.
À partir de ce vendredi, les Français peuvent acheter des médicaments sans ordonnance sur internet et dans certains cas, se les faire livrer à domicile.
Quelques 4 000 médicaments sans ordonnance peuvent être vendus sur des sites internet autorisés. Ces sites doivent être le "prolongement virtuel" d’une pharmacie. La liste de ces sites sera tenue à jour par l’ordre des pharmaciens et le ministère de la Santé.
Bon nombre de réglementations accompagnent cette vente. La description des médicaments doit être "objective, claire et non trompeuse". Il est autorisé de faire paraître seul le nom commercial, les indications thérapeutiques, la forme médicamenteuse, le nombre d’unités et le prix.
C’est aussi un pharmacien qui doit assurer la préparation et la délivrance des médicaments dans un espace "adapté à cet effet". Il existe aussi l’interdiction faite aux pharmaciens de se regrouper sur internet.
L’achat en ligne est peut-être pratique pour le public, mais les pharmaciens ne s’en réjouissent pas tous. Selon Sud Ouest, le collectif national des groupements de pharmaciens (CNGPO) qui réunit 10 000 pharmacies annonce qu’ il est "difficile de faire un accompagnement en ligne". Et pour Lucien Bennatan, président du groupe PHR, groupement de pharmaciens d’officine, "le contact physique permet d’éviter des erreurs ou des surconsommations".
À La Réunion, les pharmacies devront récupérer un dossier auprès de l’ARS afin pouvoir faire une demande d’autorisation de vente en ligne. Mais les Réunionnais, clients et pharmaciens, restent sceptiques face à cette nouveauté.