Une campagne de communication autour du Médiator a débuté vendredi 21 janvier à la Réunion. Au travers de cette opération, il s’agit pour les autorités sanitaires locales d’interpeller les Réunionnais qui ont pris ce médicament ou l’un de ses génériques durant la période novembre 2007- novembre 2009. Dans notre département, ils seraient un peu plus de 4000 à avoir suivi ce traitement en 2009, avant que le scandale n’éclate.
Comme pour la grippe A, un dispositif sanitaire a été mis en place dans l’île, pour évaluer les dégâts causés par le Médiator. En vigueur depuis vendredi dernier, ce plan organisera la prise en charge des patients qui ont pris le médicament entre novembre 2007 et novembre 2009, date à laquelle le produit a été retiré du marché. Suite aux directives diffusées par l’Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé (AFSSAPS), plusieurs milliers de personnes identifiées par la Caisse d’Assurance Maladie ont été invitées à effectuer des examens médicaux. Ces analyses permettront de déterminer si ces personnes ont eu des ennuis de santé à cause du Médiator. En 2009, selon les services de la CGSS, 4344 personnes ont suivi ce traitement.
Si pour l’heure, aucune plainte n’a été déposée par un patient réunionnais, en métropole, 116 patients ont déjà entamé une action en justice contre le laboratoire Servier, qui a assuré la commercialisation du produit et de ces génériques. La Caisse d’Assurance Maladie Réunion informe les patients qui ont pris du Médiator que l’ensemble des frais liés aux examens médicaux seront pris en charge à 100%. Les Réunionnais à qui le Médiator ou l’un de ses génériques a été prescrit, pourront donc se rendre chez leur médecin traitant et s’informer auprès d’un cardiologue, sans rien débourser.
Avec la mise en place de ce dispositif, l’association "UFC Que choisir" espère que les Réunionnais qui ont pris du Médiator se manifesteront. D’après une estimation de la Caisse Nationale d’Assurance Maladie, ce médicament prescrit aux personnes diabétiques en surpoids et délivré dans les autres cas comme un coupe-faim, aurait fait quelques 500 morts durant ces trente dernières années.