L’hiver austral n’est pas une période propice en ce qui concerne le virus du chikungunya, véhiculé par le moustique Aedes. Et pourtant, le premier cas de chikungunya semble avéré après une recherche de virus dans le sang pratiquée dans un laboratoire de la Réunion et qui s’est révélée positive.
"Le retour du Chikungunya est une surprise, d’autant plus en cette saison" annonce le Docteur Alex-Bernard Gauzere.
Invité sur le plateau du journal télévisé d’Antenne Réunion pour répondre aux questions de Yolande Calichiama, le Docteur Alex Bernard Gauzere - membre de la cellule nationale de recherche sur le chikungunya - a également dévoilé ses impressions à Linfo.re.
Ce spécialiste des maladies tropicales, membre de la cellule nationale de recherche sur le chikungunya ajoute que "le chikungunya avait disparu de la Réunion depuis 2006. Aucun cas n’avait été recensé depuis l’épidémie qui a sévi il y a trois ans. Seuls quelques cas importés de Madagascar avaient été recensés - dont un il y a environ trois mois - mais aujourd’hui, il s’agit d’un cas autochtone à Saint Gilles les Bains mais il faut attendre la confirmation de l’institut Pasteur de Paris".
Au total, "Il y a trois cas potentiels de chikungunya à la Réunion, tous localisés dans une même lotissement à Saint Gilles les Bains, ce qui est une grande surprise. Ces cas doivent être confirmés dans les jours à venir mais la recherche de virus dans le sang a déjà été pratiquée dans un laboratoire à la Réunion et s’est avérée positive. Il y a donc 99,9 % de chances pour que ces cas soient confirmés ".
"Les deux autres cas de chikungunya signalés présentent également une sérologie positive mais de nouveaux résultats nous parviendront également de l’Institut Pasteur" explique ce professionnel des maladies tropicales.
Quant à ceux qui ont contracté le chik lors de l’épidémie qui a sévi sur le département en 2006, "ils ne peuvent pas être contaminés de nouveau" affirme le docteur Gauzere avant d’expliquer : "ils sont immunisés pour 30 à 40 ans, voir à vie".
En 2006, "38 à 40% de la population réunionnaise ont été contaminés par le virus du chikungunya" détaille le Docteur Gauzere.
Quant aux trois potentiels cas de chik révélés aujourd’hui par la préfecture - via un communiqué - sont une véritable "surprise car nous sommes en plein hiver Austral, saison qui n’est pas propice aux moustiques".
Autre fait important souligné par le Docteur Alex-Bernard Gauzere : "il ne faut pas confondre les symptômes du chikungunya et ceux de la grippe A (H1N1) car la prise en charge médicale n’est pas la même".
Il s’agit donc de rester extrêmement prudent suite à l’annonce de ces trois potentiels cas de chikuyngunya. Le service de lutte anti-vectorielle de la DRASS renforce sa vigilance et ses actions de lutte.