Entre avril 2012 et mai 2013, 43 cas d’infection au coronavirus ont été enregistrés dans le monde. La majorité des cas ont été identifiés dans la péninsule arabique. L’ARS appelle les médecins à rester vigilants.
L’Agence régionale de santé fait un point épidémiologique spécial sur les virus émergents, notamment celui de la grippe aviaire A (H7N9) et A (H5N1) et le coronavirus.
CORONAVIRUS :
Au 22 mai 2013, 43 cas d’infection au nouveau coronavirus (Mers-CoV) ont été rapportés en dans le monde depuis avril 2012. 21 personnes infectées sont mortes suite aux complications liées à ce virus. La grande majorité des cas ont été identifiés dans la péninsule arabique et 10 cas ont été identifiés en Europe et en Tunisie : 2 en Tunisie, 4 au Royaume-Uni, 2 en Allemagne et 2 en France.
Le premier cas français signalé le 7 mai 2013 faisait suite à un séjour touristique aux Emirats Arabes Unis. Le deuxième cas est survenu chez un patient ayant partagé la même chambre d’hôpital que le premier malade.
La plupart des patients ont voyagé dans la péninsule arabique. Néanmoins, au Royaume-Uni, en France trois cas rapportés n’avaient pas voyagé dans les pays à risque. Ils avaient été en contact avec des cas confirmé, qui avaient voyagé au Pakistan et en Arabie Saoudite pour les cas anglais, aux émirats arabes unis pour le cas français.
Par ailleurs deux clusters hospitaliers ayant concernés patients et soignants sont survenus en avril 2012 (Jordanie) et avril 2013 (Arabie saoudite).
Au total, parmi les cas rapportés la transmission nosocomiale est le mode d’infection majoritaire : 27 des 43 cas sont liés à un cluster hospitalier. Ces éléments suggèrent l’existence d’une transmission interhumaine de l’infection. Cependant, les données recueillies à ce jour ne font pas état d’une transmission interhumaine impor tante dans la communauté mais d’un risque nosocomial avéré.
Ce nouveau virus a été identifié en Arabie saoudite en septembre 2012 chez deux patients qui avaient présenté une pneumopathie sévère. Suite à cette découverte, une surveillance a été mise en place sous la coordination de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) afin de détecter d’autres cas éventuels.La France a mis en place depuis le 1er octobre 2012 une surveillance coordonnée par l’Institut de Veille Sanitaire qui a permis d’identifier 2 cas confirmés à ce jour.
Les virus de la famille des coronavirus sont nombreux et variés. Certains peuvent provoquer des infections respiratoires bénignes et d’autres des infections respiratoires sévères.
Le nouveau coronavirus identifié en septembre 2012 est relativement proche du coronavirus humain du Sras, identifié en 2003, qui avait provoqué une épidémie mondiale.
L’infection à MERS-CoV se manifeste par une fièvre et des signes respiratoires pouvant se compliquer par un syndrome de détresse respiratoire aigüe. Cependant, un cas avec une forme bénigne de la maladie (syndrome pseudogrippal) a été décrit en Angleterre. La période d’incubation est actuellement estimée à 10 jours.
VIRUS DE LA GRIPPE A :
Virus A (H7N9)
Le 31 mars 2013, les autorités chinoises ont annoncé l’identification d’un nouveau virus A (H7N9), d’origine aviaire, isolé à partir de 3 cas humains présentant des infections respiratoires sévères. Le virus A(H7N9) est un nouveau virus grippal d’origine aviaire. Il dérive du virus A (H9N2) qui présente des caractéristiques d’adaptation potentielle à l’homme. Le virus A (H7N9) s’est montré sensible à l’Oseltamivir et au Zanamivir sur les souches qui ont été jusqu’à maintenant testées.
Au 21 mai 2013, 132 cas (dont 36 décès) du nouveau variant d’influenza aviaire A(H7N9) sont rapportés en Chine. La létalité estimée est à ce jour de 25 %.L’apparition d’un nouveau virus grippal chez l’homme incite à la plus grande prudence même si le risque de propagation du virus en Europe est considéré comme très faible à ce stade.
Virus A (H5N1)
En décembre 2003, une souche virale de type A (H5N1) hautement pathogène a été identifiée dans des foyers de grippe aviaire en République de Corée et signalée à l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE).
De nombreux autres foyers aviaires causés par ce virus ont été depuis identifiés dans plusieurs pays d’Asie, d’Europe, d’Afrique et du Moyen-Orient.
Les infections liées au virus A(H5N1) entrainent des tableaux respiratoires majoritairement sévères. Depuis 2003, sur les 628 cas humains confirmés biologiquement et notifiés à l’OMS, 374 (60 %) sont décédés (données au 6 mai 2013).
L’Agence régionale de santé appelle donc les médecins à rester vigilants sur ces virus. A La Réunion, les médecins prenant en charge un patient et suspectant :
soit un cas possible répondant aux définitions ci-dessus,
soit un regroupement de cas d’infections respiratoires aiguës graves hospitalisées, doivent signaler ces situations par téléphone au point focal régional de l’ARS pour validation de la classification en cas possible par la Cire. Ils préciseront s’il existe des personnes co-exposées ou des contacts étroits à investiguer.