Face à l’épidémie grandissante de la dengue aux Comores, l’Agence Régionale de Santé veut anticiper les risques de propagation du virus sur le département. Hier, le docteur André Cabié - spécialiste de la dengue - est arrivé à la Réunion afin de rencontrer les professionnels de santé.
En tant que chef de service des maladies infectieuses et tropicales au CHU de Fort-de-France et spécialiste de la dengue, le docteur André Cabié rencontre actuellement les professionnels de santé. Selon lui, le risque d’épidémie sur le département est réel en raison de l’épidémie qui sévit aux Comores. L’ARS signale également 18 cas de dengue importés à Mayotte, il est donc indispensable d’anticiper les risques de propagation de la dengue sur le département.
Pour l’heure, seuls deux cas de dengue importés des Comores ont été enregistrés à la Réunion mais "toutes les conditions sont réunies pour que la dengue circule à la Réunion". La population est donc appelée à renforcer la lutte contre les moustiques. Le vecteur de dengue est le même que pour le chikungunya, à savoir le moustique aedes. Pour l’heure, "il n’y a pas de foyer endémique de la dengue à la Réunion, nous ne sommes pas en situation épidémiologique mais je souhaite que nous nous préparions" explique la directrice Chantale De Singly de l’ARS (Agence Régionale de Santé).
La dengue est décrite comme une « grippe tropicale » depuis le XVIIIème siècle. La maladie est transmise à l’homme par le moustique du genre Aedes. Il faut savoir que la dengue peut être provoquée par quatre types de virus (1, 2, 3, 4).Cette maladie a été à l’origine d’importantes épidémies.
Sa forme hémorragique, représente environ 1% des cas de dengue dans le monde et peut extrêmement sévère. "Dans tous les cas, un diagnostic virologique, précis et rapide, est utile afin de confirmer l’étiologie à la fois pour la prise en charge des patients et pour les systèmes de surveillance de santé publique afin de lancer l’alerte et renforcer les moyens de lutte anti-vectorielle".
A l’heure actuelle, les seuls moyens de lutte existants sont le contrôle des moustiques vecteurs (aedes) et la protection individuelle contre les piqûres de moustiques. Un vaccin contre la dengue est en cours d’analyses à l’Institut Pasteur mais il faudra attendre quelques années avant de voir arriver sa commercialisation.