Une étude montrant une surmortalité notable chez des patients dialysés traités avec une solution particulière, rendue publique par Le Monde, a conduit l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) à convoquer une réunion en urgence.
Dans ce centre médical, se trouvent une dizaine de patients souffrant d’insuffisance rénale et sont sous dialyse. Pour ce traitement, différents produits sont utilisés dont un : le citrate. Un produit mondialement employé depuis plus de 20 ans et qui en résumé, aide à purifier le sang des patients.
Il est utilisé ici à grande échelle ; rien que dans cette structure, qui soigne annuellement près de la moitié des Réunionnais souffrant d’insuffisance rénale ce produit est utilisé pour 80 % des patients. Pourtant, il est aujourd’hui pointé du doigt.
Selon les révélations du journal Le Monde, qui se base sur une étude, l’utilisation du citrate lors de la dialyse entraînerait une surmortalité de 40 % par rapport aux autres produits plus anciens comme l’acide chlorhydrique ou l’acétate. Le produit devrait, selon les auteurs de l’étude, "être retiré du marché, au nom du principe de précaution, en attendant d’autres études."
Une alerte qui a fait l’effet d’une bombe dans le milieu médical et parmi les patients, comme Claude. L’homme vient dans ce centre trois fois par semaine. "J’ai lu ça, je me posais la question. On aime bien savoir ce que l’on nous inocule dans le sang par la dialyse."
Son médecin, Bruno Bourgeon, néphrologue à l’Aurar, s’est montré rassurant car, selon lui, cette étude présenterait des écueils et est à prendre avec des pincettes.
"On utilise le citrate à La Réunion depuis cinq ans et je n’ai pas l’impression -et nous faisons des revues de mortalité régulièrement- que nous ayons une surmortalité chez les patients utilisant du citrate par rapport aux autres."
Mercredi, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a convoqué une réunion en urgence en Métropole avec les publics concernés pour faire le point. L’ARS OI est elle en attente des directives nationales.
"Nous attendons d’avoir davantage d’informations du niveau national pour pouvoir regarder comment les choses se passent à La Réunion et quels sont leurs effets", indique Martine Ladoucette, directrice générale de l’ARS OI.
Certains centres en Métropole appliquent le principe de précaution en n’utilisant plus le citrate pour les dialyses.